Effet n Différentes contraintes d'ordre financier ou administratif empêchent les investisseurs locaux de reprendre ces structures, pourtant d'une importance majeure pour, notamment, les jeunes couples. La mise en exploitation des nombreuses crèches réalisées dans la wilaya de Médéa bute sur des difficultés liées notamment au mode et aux conditions de gestion de ces structures, a-t-on appris auprès des services de la wilaya. «Cette situation pénalise grandement les jeunes couples travailleurs auxquels ces crèches étaient initialement destinées et prive également les collectivités locales de ressources fiscales non négligeables», déplore la même source. Financées sur le Fonds commun des collectivités locales (Fccl), ces structures, au nombre de treize, devaient être opérationnelles depuis plusieurs mois déjà, mais l'échéance fixée pour leur ouverture est reportée à chaque fois, en raison de l'incapacité des communes à gérer elles-mêmes ces structures, et de l'absence de potentiels gestionnaires privés intéressés par la formule de concession proposée par les collectivités locales, souligne-t-on. L'existence de clauses «contraignantes» dans le cahier des charges soumis aux futurs concessionnaires en auraient «dissuadé plus d'un», explique la même source. Voilà des facteurs qui démotivent toute volonté d'investissement dans cette wilaya et qui font fuir les investisseurs vers d'autres régions du pays, privant ainsi les habitants des services des plus importants dans leur vie quotidienne. Ainsi, la principale contrainte, à l'origine du «peu d'engouement» suscité auprès des concessionnaires privés, «est d'ordre financier», puisque le montant des droits de concession fixés dans le cahier des charges, qui s'élève à plus d'un million de dinars par an, est jugé «excessif» par ces repreneurs, ajoute-t-on. Ces derniers estiment de ce fait «improbable d'amortir» l'investissement consenti durant la durée de concession au vu de ces conditions, à moins d'en répercuter cette charge sur les frais de prise en charge des enfants, a-t-on encore expliqué. Mais là, ce sont les parents qui feront les frais, et sachant que la plupart des familles peinent à faire face à leurs besoins les plus élémentaires, il leur est impossible d'envoyer leurs enfants dans des crèches en contrepartie de sommes colossales. Cette contrainte a fait que seules deux crèches sur les treize déjà réceptionnées sont opérationnelles à ce jour, alors que la demande est très forte au niveau des agglomérations urbaines où ces structures sont implantées. Pour remédier à cette situation l'on évoque l'éventualité de confier la gestion de ces crèches à la Direction de l'action sociale (DAS). Ce dossier est actuellement à l'étude et devrait permettre, une fois ce transfert concrétisé, d'ouvrir les portes de ces crèches aux centaines d'utilisateurs qui attendent depuis de longs mois, a-t-on assuré.