De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche L'ouverture de garderies et de crèches a été l'un des souhaits des femmes travailleuses au niveau des grandes agglomérations de la wilaya de Bouira, car, ces dernières années, l'une des préoccupations des couples fonctionnaires, notamment les mères en fin de congé de maternité, est de trouver un établissement d'accueil qui remplisse toutes les conditions et avec surtout un personnel qualifié pour prendre en charge leurs petits enfants, et leur procurer différentes prestations (nourriture, éducation et hygiène…) durant les moments de travail. Pour cela, de nombreux parents sont prêts à payer le prix qu'il faut pourvu que leur progéniture passe des moments agréables, en jouant ou en apprenant quelques notions de cours élémentaire, telles que l'écriture et le dessin, ainsi que d'autres activités. En effet, F. H., cadre d'une entreprise, a affirmé que ses deux enfants ont grandi dans une crèche du fait que leur mère ne pouvait pas se libérer afin de s'occuper d'eux. Il a ajouté qu'il consacrait mensuellement un budget de 4 000 DA juste pour la prise en charge de ses enfants dans un établissement privé, qui accueillait en même temps près de 30 enfants. Notre interlocuteur s'est déclaré satisfait de la prestation offerte, même si ledit établissement manquait de moyens et de personnel qualifié. Au niveau du chef-lieu de wilaya, la fermeture de la crèche communale qui avant 2006 était pour les familles de la ville l'endroit idéal pour garder leurs enfants, a incité plusieurs particuliers à ouvrir ce qui semble être des crèches dans les nouveaux quartiers. Ces établissements occupent souvent un étage d'un immeuble ou des parties de villas réservées par leurs propriétaires pour la circonstance. Il faut signaler qu'à l'instar des autres villes du pays, à Bouira, les crèches et les garderies sont des lieux qui, sans aucun doute, rapportent beaucoup d'argent. Selon des sources, ces dernières années, plus de 10 crèches ont été ouvertes au niveau du chef-lieu de wilaya. Nous avons rendu visite à quelques-unes d'entre elles pour voir les conditions de prise en charge des enfants qui y sont admis. D'abord, il se trouve que la majorité des crèches ou garderies sont situées dans des quartiers qui ne sont pas viabilisés, ni aménagés et les ruelles qui conduisent vers ces établissements sont dans un état de dégradation lamentable. A se demander comment les parents font pour amener chaque matin leurs enfants notamment par temps de pluie. Par ailleurs, au niveau de trois crèches que nous avons visitées, une plaque «Crèche» ou «Raoudhat al atfal» est accrochée sur les bâtisses où ce type d'établissement est créé. Les services publics n'ont prévu aucune plaque indiquant l'existence d'une crèche, à savoir si ces établissements n'exerceraient pas au noir. A notre arrivée sur les lieux, l'agent d'accueil, généralement une jeune femme, nous interrogea sur l'objet de notre visite. Après avoir déclaré notre identité et le motif, nous avons été invité à revenir plus tard, le responsable de l'établissement étant absent. Che que nous avons fait, mais sans pouvoir avoir un aperçu même minime du fonctionnement de ces établissements. D'autre part, nous avons appris auprès de l'APC que la crèche communale fermée depuis trois ans a été dernièrement transférée vers le quartier des 1 100 logements, parce que la structure a été attribuée à la direction de la jeunesse pour la création d'une auberge de jeunesse. Toutefois, nos sources n'ont donné aucune information sur la réouverture ou non de la crèche communale au profit des familles de Bouira. Nous avons appris également qu'en dehors du chef-lieu la commune de M'chedallah a bénéficié, au mois de novembre dernier, d'un projet de réalisation et d'équipement d'une crèche communale sur un terrain d'une superficie de 352 m⊃2; qui a été dégagé au centre-ville de M'chedallah. Pour ce projet, les pouvoirs publics ont octroyé une enveloppe de 11 millions de dinars et les délais de réalisation ont été fixés à quatre mois, c'est-à-dire que la livraison de cette infrastructure composée d'un étage administratif et d'un rez-de-chaussée comprenant une salle de classe, un dortoir, un réfectoire, une cuisine et un magasin, aura lieu avant la fin du mois en cours. Par ailleurs, une source de la wilaya nous a indiqué que, dans le cadre du programme du gouvernement, la réalisation des crèches est prise en charge dans le cadre du FCCL qui a affecté une dotation globale de l'ordre de 5,4 milliards de dinars pour la réalisation de 487 crèches au profit des communes.