Histoire n Peu connue, la civilisation phénicienne fera l'objet d'une exposition internationale inédite intitulée «Les Phéniciens en Algérie, les voies du commerce entre la Méditerranée et l'Afrique noire». L'exposition, qui sera inaugurée cet après-midi à 17 h au Palais de la culture Moufdi-Zakaria (Alger), se tiendra, jusqu'au 20 février prochain, sous le haut patronage du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et son homologue italien, Giorgio Napolitano, et intervient dans le cadre d'un accord culturel à long terme entre le ministère de la Culture algérien et le Conseil national de la recherche (CNR) italien, soutenu par le ministère des Affaires étrangères italien. Cette manifestation inédite, qui compte quelque 253 objets de la culture phénicienne en Algérie, mettra en relief durant un mois, le rapport particulier qui s'est instauré entre les populations numides et les navigateurs phéniciens venus d'Orient à la recherche de matières premières. Sillonnant, selon les intervenants lors de la conférence de presse tenue hier au Palais de la Culture, beaucoup de pays méditerranéens ayant une relation avec cette époque dont Rome, elle mettra en valeur «des objets qui sont restés pendant longtemps dans des musées et qui ont besoin d'être étudiés et mis en valeur», nous a déclaré la représentante du Conseil national de recherche de Rome (Italie), Lorenza-Ilia Manfredi. Elle ajoute que ces objets «signent fortement l'histoire de la Méditerranée et donnent bien l'histoire commune de la Méditerranée et que l'Algérie a été le point de rencontre entre le monde européen et le monde africain». Rendant hommage aux efforts conjoints de chercheurs algériens et italiens qui ont su faire émerger de leur collaboration un cadre riche en éléments de réflexion, elle a ajouté : «La terre d'Algérie a permis aux Phéniciens qui s'y sont installés dès la fin du VIIe siècle de tisser un réseau particulièrement dense de relations entre le monde nord-africain et le monde européen.» La directrice scientifique de l'exposition, Amel Soltani, représentante du Musée national des antiquités d'Alger a expliqué dans son intervention que cette mosaïque d'objets exposés est composée de différents supports, en céramique, en or ou en pierre. Ils proviennent de la nécropole et de plusieurs villes d'Algérie, notamment du Nord comme Annaba, Guelma, Jijel, Sétif, Alger (du Musée national des antiquités et du Bardo), d'Oran, de Tipasa, Cherchell et de Aïn Témouchent (la maison de la culture), Rachgoune et le Mausolée de la Souamma du Khroub. «Dans cette exposition, nous avons mis en valeur notre richesse archéologique dont la civilisation phénicienne.» Ce voyage à travers l'histoire illustre la culture phénicienne en Algérie dont le développement s'étend de la fin du VIIe au Ier siècle avant J.-C., en tant que trait d'union entre le monde nord-africain et le monde européen «cette projection sur la totalité du Bassin méditerranéen, qui a été celle des navigateurs phéniciens, a effectivement permis à la fois de faire connaître les considérables potentialités économiques de cette vaste région et de célébrer les remarquables capacités militaires des populations autochtones, en particulier de la cavalerie numide (sa témérité et son ardeur au combat)», selon les termes d'un communiqué de presse relatif à l'événement. L'exposition est ouverte au grand public et aux écoliers, auxquels un itinéraire a été conçu dans un langage clair, accessible et distrayant.