Soutien n Les rues libanaises tremblent déjà sous l'effet des manifestations des partisans de Saad Hariri, qui dénoncent «un coup d'Etat» du Hezbollah, qui veulent porter Najib Mikati au poste de Premier ministre. Des centaines de personnes ont commencé à se rassembler ce mardi dans les fiefs du Premier ministre en exercice du Liban, Saad Hariri, pour protester contre la nomination prévue à sa place de Najib Mikati. Des sympathisants de Saad Hariri, fils de l'ex-Premier ministre assassiné en 2005 Rafic Hariri, affluaient à pied, en voiture ou à bord de bus à la place de Tripoli, où certains ont brûlé une photo de M. Mikati, un milliardaire appuyé par le puissant mouvement armé du Hezbollah dans sa conquête du poste de Premier ministre. Les forces de sécurité, cherchant à éviter tout dérapage, se sont déployées dans la région de Tripoli, la grande ville du nord du Liban et fief sunnite où la majorité des écoles et des commerces ont été fermés. A Saïda, principale ville du Sud, des partisans de M. Hariri manifestaient également. Hier déjà, ils avaient protesté contre ce qu'ils considèrent comme une tentative du Hezbollah chiite d'imposer sa volonté au Liban plongé dans une grave crise politique liée à l'acte d'accusation du tribunal de l'ONU sur le meurtre de Rafic Hariri. Ils avaient brûlé des pneus et bloqué des routes à travers le pays, dénonçant un «coup d'Etat» du Hezbollah et appelant à «une journée de colère» ce mardi. Le Hezbollah s'attend à ce qu'il soit mis en cause dans cet acte d'accusation et avait sans succès tenté d'obtenir de Saad Hariri de désavouer ce tribunal. Le 12 janvier, il a provoqué la chute du gouvernement Hariri. Selon le système confessionnel de partage de pouvoir au Liban, le poste de Premier ministre est réservé à la communauté musulmane sunnite, dont M. Hariri est le leader le plus populaire. M. Mikati, ancien allié de Saad Hariri, a reçu l'aval du Hezbollah et de ses alliés, au premier jour hier, lundi, de consultations entre le députés et le président libanais Michel Sleimane. Il devrait être officiellement désigné mardi, au dernier jour de consultations qui doivent s'achever vers 13h30 locales (11h30 GMT). La coalition de M. Hariri avait le contrôle du Parlement, mais avec le groupe de M. Mikati et celui du leader druze Walid Joumblatt se rangeant désormais aux côtés du Hezbollah, son camp a perdu de facto la majorité parlementaire.