Perspective n Si Abdelhak Benchikha est plus concentré aujourd'hui sur l'équipe des A', qui prend part au CHAN-2011, il n'en demeure pas moins que ses pensées vont également au match contre le Maroc. Il se murmure à Khartoum que le sélectionneur national, Abdelhak Benchikha, serait intéressé par l'idée de revoir la configuration de l'équipe nationale A, qui doit affronter le Maroc, le 27 mars prochain pour le compte de la troisième journée des éliminatoires de la CAN 2012, en s'appuyant un peu plus sur la composante de la sélection des locaux qui participe actuellement au CHAN au Soudan. Depuis bien longtemps, le débat sur la composante de la première sélection a occupé le haut de l'affiche, notamment en ce qui concerne le nombre de joueurs évoluant à l'étranger par rapport à ceux qui jouent en Algérie. L'idéal pour la fédération et le patron des Verts est de disposer d'une ossature composée d'éléments locaux auxquels viendront s'ajouter les meilleurs pros en renfort, comme ce fut le cas dans les années d'or du football national, ce qui permettrait au staff technique de travailler plus souvent avec le groupe, comme le fait par exemple avec succès la sélection égyptienne depuis déjà quelques années. L'annulation du dernier stage des Verts et du match face à la Tunisie a donné beaucoup à réfléchir au sélectionneur national et au président Raouraoua, d'où l'importance qu'accordent les deux hommes au CHAN 2011, qui pourrait les édifier sur la qualité réelle des joueurs locaux et leurs possibilités de monter un cran au-dessus. L'idée évidemment n'est pas à écarter, mais est-elle réalisable dans l'état actuel des choses ? Aujourd'hui, il y a plus d'une vingtaine de joueurs professionnels qui fréquentent régulièrement l'équipe nationale A, et il serait très difficile de les débarquer pour mettre le paquet sur des joueurs locaux qui n'ont pas encore prouvé au haut niveau. Avec le CHAN, les Djabou, Hadj Aïssa, Metref, Meftah, Belkalem, Laïfaoui, Soudani et autre Zemmamouche, pour ne citer que ceux-là, ont une occasion inouïe pour gagner du galon et prétendre à plus représentativité en équipe A. C'est la raison pour laquelle Benchikha ne cesse de motiver ses joueurs et les inciter à faire plus d'effort pour progresser, améliorer leur jeu et se libérer davantage. Confronté à un récurrent problème d'efficacité offensive, Benchikha trouve déjà en Soudani un attaquant qui possède d'énormes qualités et qui mérite d'avoir sa chance chez les Verts, vu que ni Djebour, ni Ghezal n'arrivent à convaincre ces derniers mois. Un Messaoud et un Hadj Aïssa sont également à deux doigts d'intégrer la première sélection du pays. A eux de maintenir la cadence et le même rendement qu'ils affichent en ce moment. Le discours de Benchikha est on ne peut plus clair envers ses troupes, car non seulement les joueurs sont motivés à se surpasser et aller le plus loin possible dans cette compétition, mais la promotion en équipe A devient désormais un challenge incontournable. Le fait aussi de reposer l'équipe sur l'ossature sétifienne est un signe qui ne trompe sur ce qui trotte dans l'esprit de Benchikha qui cherche à donner plus de cohésion et d'automatismes aux Verts. C'est pourquoi ce CHAN, même s'il intervient dans une conjoncture particulière chez le pays organisateur où le oui massif pour la session du Soudan vient de l'emporter et que l'opinion reste accrochée à ce qui se passe chez le voisin égyptien, est une possibilité pour les joueurs du cru de se distinguer et de se mettre sous les feux de la rampe. Ils ont cette possibilité de se frotter aux autres nations du continent, de gagner de l'expérience, du temps de jeu, de se créer des liens étroits qui pourraient servir à l'avenir. Benchikha y croit dur comme fer à son «bébé» qui, forcément, devra grandir un jour et aller affronter la vie. Les joueurs, eux, savent qu'ils vivent une si belle aventure qui pourrait leur ouvrir des perspectives plus intéressantes. La fin du premier tour nous permettra de faire déjà un bilan d'étape et juger si ce projet est viable ou pas.