Le sélectionneur national, Abdelhak Benchikha, a abordé, mardi dernier, lors du point de presse qu'il a tenu à la salle des conférences du stade du 5-Juillet, en prévision du stage de l'équipe nationale qui a débuté hier au Luxembourg, la problématique liée au fait qu'il dirige deux sélections, «A» et «A'». Selon lui, cette «double casquette» ne pourrait constituer un problème dans la gestion de chacune des deux équipes. Benchikha a expliqué cela par le fait que les stages de la sélection nationale «A», qui ne se déroulent qu'une fois tous les deux ou trois mois, a-t-il précisé, ne durent généralement que deux à trois jours. Donc, il a tout le temps de s'occuper également de l'équipe nationale des joueurs locaux, en d'autres termes, la sélection «A'». Le hic dans tout cela, c'est que le travail d'un sélectionneur ne s'arrête pas seulement aux périodes des stages. Il y a de la préparation, de la prospection, suivi et beaucoup d'autres paramètres à gérer. D'ailleurs, le problème risque de se poser avec acuité durant le mois de février. L'équipe nationale de football devra entrer en stage le 5 ou le 6 février pour disputer un match amical – c'est une date Fifa – face à la Tunisie, le 9 février. Or, au même moment, l'équipe nationale des joueurs locaux se trouvera au Soudan pour participer à la deuxième édition du Championnat africain de football (CHAN), une compétition nouvellement créée, qui concerne les joueurs évoluant sur le continent. Cette seconde édition se déroulera du 4 au 25 février. C'est-à-dire, durant la même période. Questionné à ce sujet, le sélectionneur national a indiqué que cela ne pourrait poser problème. «On attendra avant le tirage au sort, après, on décidera quoi faire. S'il le faut, je me déplacerai en Algérie pour une journée ou deux et je reviendrai», a déclaré Benchikha lors de sa dernière conférence de presse. Il est clair que sur le plan «pratique», le coach pourra laisser les locaux pour ses adjoints afin de se déplacer en Algérie, le jour du match, pour les «A». Seulement, le match amical de l'équipe nationale nécessite un travail de préparation minutieux, d'autant plus que c'est un stage plus qu'important puisqu'il survient un mois avant la rencontre décisive des éliminatoires de la CAN 2012 face au Maroc. La situation est encore plus compliquée quand on sait que ses adjoints sont les mêmes pour les deux sélections. S'il les laisse durant son absence au Soudan, il sera forcé de travailler en Algérie, avec les «A» seul. Un véritable imbroglio. A moins que le staff technique national soit élargi avant ce rendez-vous. Et là encore, il faudrait des adjoints qui aient la capacité de remplacer le sélectionneur dans son travail. En tout cas, les responsables de la sélection nationale devraient penser à cette question dès à présent. Il est tout à fait légitime que Abdelhak Benchikh se décide à «garder» la sélection des joueurs locaux. Lors de sa conférence de presse, celui-ci a déclaré que cette équipe était son «poussin». «J'ai lancé cette sélection, je l'ai qualifiée à la phase finale de la CHAN. Je voudrais continuer cette aventure jusqu'à la fin», avait-il indiqué. Chose tout à fait compréhensible. Mais, il ne fallait pas perdre de vue que le travail d'un sélectionneur, que ce soit de l'équipe «A» ou «A'» est assez difficile et compliqué. Même si la position de Abdelhak Benchikha peut être perçue louable et méritoire, il n'en demeure pas moins que ces éventuelles complications ne devraient pas échapper aux responsables fédéraux qui sont censés prévoir tout cela. Il est tout à fait clair que le sélectionneur fera tout pour s'acquitter convenablement de ses tâches au niveau des deux équipes. Mais, il est certain que cette double fonction va être évoquée dans le cas où l'une des deux sélections enregistrerait des contre-performances. Les responsables de la Fédération et de l'équipe nationale devraient faire preuve de beaucoup de prudence… A. A.