Au deuxième jour de la grève des greffiers de Tizi Ouzou, ces derniers se sont vu remplacer ce matin par des détenus, dont la peine a été permutée en Travaux d'intérêt général (TIG). Une décision qui a exacerbé les grévistes. Ces derniers que nous avons rencontrés au niveau du tribunal de la ville des Genêts n'ont pas mâché leurs mots pour dénoncer une telle mesure. «Nous respectons les juges mais nous remplacer par des détenus des TIG, c'est inadmissible ! Pourtant, même si nous sommes en grève pour nos droits légitimes, nous continuons d'assurer le service minimum (délivrance du permis d'inhumer, service des appels, enregistrement des PV de la police...) par respect au citoyen». Les greffiers de la wilaya de Tizi Ouzou demandent au ministre de la Justice de concrétiser sa promesse concernant leur statut, qu'ils réclament depuis quelques années. Par ailleurs, ils demandent également une prime de risque, une augmentation des salaires, l'intégration des corps communs dans le statut et une prime de souveraineté. À propos de ce dernier point, les grévistes que nous avons rencontrés précisent : «Nous ne sommes pas un corps administratif. Nous prêtons serment, portons des toges et assurons les audiences.» À propos de leur action, nos interlocuteurs disent qu'ils poursuivront leur arrêt de travail jusqu'à la satisfaction de leurs revendications et menacent de boycotter l'examen interne du 26 février prochain. Notons enfin que les autres tribunaux de la wilaya se sont ralliés à la grève déclenchée hier.