Paradoxe n Les banques sont prêtes à financer le logement, mais il y a un manque flagrant d'offre sur le marché national. Le problème du logement dans notre pays risque de perdurer pour plusieurs années encore à en croire les déclarations d'experts dans ce domaine. Les citoyens se ruent quotidiennement sur les banques pour déposer leur demande de prêt sans pour autant qu'il y ait des logements disponibles. Interrogé ce matin lors de son passage à la chaîne III, sur ce manque d'offre, Le P-DG de la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep) et président de l'Association des banques et établissements financiers (Abef) a reconnu qu'il y a un problème d‘inadéquation entre l'offre et la demande sur le marché national. Toutefois, il s'est montré quelque peu optimiste. En effet, il estime que les dernières mesures prises par les pouvoirs publics portant notamment sur le dégel du foncier et l'octroi d'une bonification d'intérêt aux promoteurs qui répondent aux critères d'un cahier des charges, semblent être des décisions qui permettront un développement plus accru de l'offre. Pour rappel, les banques ont toujours dénoncé le problème du foncier qui se posait au niveau des grandes agglomérations. Ce problème s'est posé avec acuité à Alger bloquant le projet de réalisation des 65 000 logements Aadl qui devait être pris en charge par la Cnep en relais à l'agence Aadl. Selon Djamal Bessa le problème du foncier a été résolu en partie, puisque des assiettes foncières ont été dégagées pour la réalisation de 4 000 logements. A ce propos, il a fait savoir que les contrats de réalisation ont été signés, les entreprises installées, et les travaux de réalisation vont bientôt commencer à Reghaïa et Rouiba. «C'est insuffisant, mais c'est déjà un premier pas», a-t-il estimé. S'agissant des délais de réalisation, il a indiqué qu'il y a des contrats de réalisation qui portent sur 24 mois. Interrogé sur les personnes concernées par ces logements sachant que la liste est très longue, il a assuré que la priorité sera accordée à ceux qui ont versé un apport personnel, le reste sera par ordre chronologique des dépôts de demandes. S'agissant de ceux qui ont eu des avis favorables mais qui n'ont pas versé un apport initial et qui sont aujourd'hui dans l'attente d'un logement Aadl c'est-à-dire Location-Vente, il a indiqué que la Cnep va graduellement vers la satisfaction de tout ce qui peut être satisfait. «Mais il faut être réaliste, nous ne pouvons pas construire 193 000 logements dans la wilaya d'Alger. Parce qu'il n'y a pas de foncier et puis 193 000 logements c'est l'équivalent d'une ville moyenne», a-t-il conclu. Octroi de crédits : la dépénalisation de l'acte de gestion lèvera un verrou La dépénalisation de l'acte de gestion libérerait les initiatives, parce que pour certains patrons, c'est le prétexte derrière lequel se cachaient les banquiers pour ne pas s'impliquer : «Je ne ferais pas de commentaire sur les appréciations des patrons, parce que ne peuvent connaître cette situation que ceux qui l'ont vécue. Mais je dirais que la dépénalisation lève un verrou certain. Il y avait une sorte d'inhibition des initiatives et un manque de prise de risque au niveau du secteur bancaire, du fait de l'existence de ce risque de pénalisation de l'acte de gestion, maintenant qu'il est en voie d'être levé. Je suis certain que cela apportera beaucoup de fluidité dans la prise de décision et plus de risque dans le financement de l'économie», a déclaré l'invité de la radio.