Itinéraire Pour se rendre dans l?un des grands villages de Boghni, on emprunte la seule route qui monte. A l?entrée, une stèle commémorative où près de 250 noms de chouhada sont inscrits, témoigne du passé glorieux de ce village, qui garde des séquelles vivaces de la Guerre de Libération nationale. Ath Kouffi ne diffère en rien de la majorité des villages de Kabylie. Il se caractérise par un relief montagneux et accidenté et il est surtout enclavé. Longtemps marginalisé et oublié, Ath Kouffi commence à sortir de son sous-développement pour rattraper le temps perdu. Les autorités locales ne ménagent aucun effort pour redonner espoir aux citoyens de ce patelin. En effet, le village d?Ath Kouffi a bénéficié de plusieurs projets relatifs à l?AEP, au revêtement des routes, à la réparation des écoles, à l?assainissement? Le montant global des différentes opérations retenues est de 3 milliards de centimes. Au grand soulagement des citoyens, le revêtement des routes a apporté une bouffée d?oxygène, notamment pour les transporteurs, les routes étant impraticables. En matière d?alimentation en eau potable, le village a connu une nette amélioration aussi bien dans la distribution que dans la disponibilité de ce précieux liquide et ce, à la suite du renforcement et à l?extension du réseau existant. Les villageois ont vécu, par le passé, des périodes tumultueuses en raison du manque d?eau, surtout en été. Pour s?approvisionner, les citoyens parcouraient des centaines de mètres. Tout récemment, une autre enveloppe a été dégagée pour la réfection et l?extension du réseau d?assainissement. Hormis ces projets, beaucoup reste à faire dans ce village, qui mérite bien des égards, parce que, à l?exception de l?agriculture de montagne qui suscite encore l?engouement des jeunes surtout avec les soutiens du Fndra, aucune autre activité ne mérite d?être signalée. La misère et le chômage sont le lot quotidien des habitants. Ainsi, A. Amar, un vieillard de 70 ans, nous dira : «La pauvreté a toujours existé dans notre village, ceci à contraint de nombreuses familles à quitter cette région, ?thadarth?, pour s?installer ailleurs. Les familles qui ont un peu de chance sont celles dont un des leurs est émigré en France, sinon, les autres se démènent avec les moyens du bord.» Sur le plan santé, on recense un dispensaire et deux unités de soins qui ne répondent plus aux besoins de la population. En matière d?infrastructures scolaires, le village est doté de trois écoles primaires et d?un collège de type base 4. Ce dernier, cinq ans après son ouverture, est en proie à d?énormes problèmes. Outre le manque d?encadrement, l?établissement souffre de l?absence d?accès. Les collégiens font face à un autre problème, celui relatif à la restauration. La wilaya a débloqué une enveloppe pour la réalisation d?une cantine, malheureusement, ce projet est renvoyé aux calendes grecques à cause de l?accès, qui fait l?objet d?un litige. Les élèves se contentent de casse-croûte qu?ils ramènent de chez eux, ou d?un repas froid acheté chez l?épicier du coin. Dans le domaine culturel, c?est la disette. Excepté la salle polyvalente et une maison de jeunes, dépourvues des moyens élémentaires, aucune association culturelle ni sportive ne fonctionne. Les jeunes se trouvent en plein désarroi. Hamid D., un jeune de 25 ans, résume la situation : «Dans ce village, il n?y a point d?espoir. Le chômage bat son plein, les jeunes sont oisifs, les années se suivent et se ressemblent.» Malgré cela, Ath Kouffi connaît une certaine amélioration du cadre de vie des citoyens en attendant la mise en service prochaine du réseau téléphonique qui s?ajoutera à la satisfaction des besoins de la population.