Un colloque international sur «la poésie féminine», a été ouvert, hier, à Tlemcen, dans le cadre des activités de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Chafika Dib Maarouf, enseignante à l'université d'Amiens (France), a abordé, dans une communication d'ouverture intitulée «La tisseuse de laine», les chants traditionnels des femmes accompagnant le travail artisanal, à Tlemcen et dans d'autres villes du pays. La conférencière a traité également de genres poétiques féminins comme le haoufi, qui a vu le jour à Tlemcen et ses environs, en mettant en relief les difficultés qui ont entravé l'opération de vulgarisation de la poésie féminine et son insertion dans la littérature populaire. La poésie féminine se révèle une expression littéraire populaire, un riche patrimoine culturel qui nécessite une étude académique pour sa valorisation. Les études sur la poésie féminine «étaient timides durant des décennies jusqu'aux années quatre-vingt du siècle dernier, où des départements de culture populaire ont été créés dans certaines universités algériennes et dans des unités de recherche restructurées» pour se pencher sur ce genre d'expression, a expliqué Megnounif Chaïb. «Tous ces éléments n'ont pas eu l'effet escompté en raison de l'absence de campagnes de collecte, d'écriture et d'enregistrement des textes oraux et du manque d'informations authentifiées par les cercles culturels», a-t-il ajouté. De son côté, Abdelhamid Seïf El-Houssami de l'université de Riyad (Arabie saoudite), a estimé que le fonds littéraire arabe «est riche en différents genres poétiques féminins nécessitant une étude approfondie pour mieux les apprécier». Pour Mohamed Kherbache, de l'université de Fès (Maroc), cette poésie (féminine) «se distingue, en général, par un aspect sentimental qui ne se démarque pas de la poésie ordinaire, étant donné qu'elle s'inspire de la réalité et se caractérise par des dimensions historiques et humaines, en dépit de son intensité affective».