Capital n Dos au mur, après un nul face à la Tanzanie (1-1) et une défaite contre la République centrafricaine (0-2), les Verts n'ont plus le droit à l'erreur, ce soir, face au Maroc. En effet, aucun autre résultat qu'une victoire éliminerait systématiquement la sélection nationale qui doit s'imposer si elle veut préserver ses chances de qualification à la CAN-2012. En football, comme dans le reste, tout va très vite. Il y a quelques mois seulement, à la veille du coup d'envoi des éliminatoires de la CAN-2012 qu'organiseront conjointement le Gabon et la Guinée équatoriale, l'Algérie, mondialiste, partait favorite dans un groupe D où le Maroc se présentait en outsider, alors que la Tanzanie et la République centrafricaine devaient jouer les troubles-fêtes. Mais il a suffi de deux journées seulement, et voilà que les données changent et c'est l'Algérie qui se complique la tâche en concédant d'abord un match nul à domicile (1-1) face à la Tanzanie (actuellement 121e au classement FIFA) avant de se faire battre sans gloire à Bangui par la République centrafricaine (112e) sur le score de 0 à 2. Hier, à Dar Es-Salaam, la Tanzanie, menée d'entrée, a fini par prendre le meilleur sur la Centrafrique (2-1) et ainsi rejoint son adversaire du jour et le Maroc à la tête du classement avec le même nombre de points, même si les Centrafricains préservent leur première place grâce à une attaque plus favorable que celle des Lions de l'Atlas. Les Verts, eux, demeurent à la dernière place du classement et sont donc condamnés à réagir ce soir face au Maroc pour, non seulement, se remettre sur la bonne voie pour la suite de la compétition, mais surtout de reprendre leur place naturelle de favoris d'avant le début des éliminatoires. C'est en tout cas la première fois depuis longtemps que notre équipe nationale ne s'est pas retrouvée dans une telle posture qui, en cas de défaite ou de match nul, compromettrait ses chances de figurer dans le Gotha africain l'année prochaine. Il faut dire qu'après avoir longtemps plané sur leur nuage au lendemain de l'euphorie qui a suivi la double qualification à la CAN et au Mondial-2010, les Verts semblent avoir remis les pieds sur terre, notamment depuis les mauvais résultats enregistrés en début de saison. Aujourd'hui, nos internationaux ont besoin de nouveau de leur sélection pour se distinguer et soigner leur image de marque, et cela passe par une qualification à la prochaine CAN-2012. Les coéquipiers de Hassan Yebda s'imaginent mal de se voir écarter de ce rendez-vous et attendre l'édition suivante, d'autant que certains d'entre eux risquent de perdre leur place en sélection. Il faut ajouter à cela – la page Saâdane étant tournée depuis un bon moment – que Benchikha veut entamer une nouvelle ère à la tête des Verts avec un nouveau discours et un nouvel état d'esprit pour relancer la machine de plus belle. L'autre atout des Verts, c'est que dos au mur, ils ont souvent bien réagi. Que ce soit à Omdurman, ou bien contre l'Angleterre en Coupe du monde, face à la Côte d'Ivoire lors de la CAN-2010, voire face au Sénégal, lors du second tour des éliminatoires du Mondial-2010, les Algériens ont, à chaque fois, su rebondir pour obtenir ce qu'ils voulaient. Contraint à l'exploit, le joueur algérien a du caractère pour aller chercher les ressources nécessaires et cela, les adversaires qui ont eu à le croiser, l'ont appris à leur dépens. De plus, les déclarations à peine provocatrices – mais de bonne guerre - du sélectionneur marocain, le Belge Eric Gerets, ont l'air de faire de l'effet sur le mental des joueurs algériens qui veulent répondre sur le terrain à leurs adversaires. Même certains Lions de l'Atlas, comme Benatia, ont estimé que les Algériens auront davantage de pression sur les épaules et n'ont plus droit à l'erreur ce qui les fragilise davantage et offre la possibilité à l'équipe marocaine de gagner même à Annaba. Une éventualité que n'imaginent pas les hommes de Benchikha, ni le chaleureux douzième homme qui leur sera entièrement acquis. C'est simple : ce soir, les Verts veulent renaître et ils y croient dur comme fer. Le réglage Ultime séance d'entraînement des Verts La sélection algérienne de football, a effectué, hier soir, son ultime séance d'entraînement, en vue du match face au Maroc, prévu ce soir, dimanche, au stade du 19-Mai-1956 d'Annaba (20h3 0), pour le compte de la 3e journée (Gr D) des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations CAN-2012. L'ensemble des joueurs de l'Equipe nationale, ont pris part à ce dernier galop d'entraînement, à l'exception du défenseur Madjid Bougherra, forfait pour le match de ce soir, et qui s'est contenté de soigner sa blessure au niveau de l'ischio-jambiers. Le gardien de but du MC Alger, Mohamed Lamine Zemmamouche, qui avait rejoint Annaba vendredi soir, s'est entraîné en compagnie des deux autres portiers, Rais M'bolhi et Faouzi Chaouchi, sous la conduite de Abdennour Kaoua et Hassan Belhadji. Les deux milieux de terrain, Karim Ziani et Medhi Lacen, qui ont passé samedi matin une Imagerie à résonance magnétique (IRM), se sont entraînés le plus normalement du monde, et sont aptes pour le rendez-vous face aux Lions de l'Atlas. Lors de cette séance, le sélectionneur national, Abdelhak Benchikha, a eu l'occasion de tester le schéma tactique qu'il compte adopter ce dimanche face au Maroc. Lors de cette rencontre, l'Algérie jouera en blanc, alors que le Maroc évoluera avec un maillot rouge. La composante La surprise Lemmouchia ? Même si le sélectionneur national n'a pas divulgué le onze qui débutera la rencontre face au Maroc, des sources proches du staff technique, évoquent la possibilité de voir Khaled Lemmouchia prendre sa place parmi les titulaires, aux côtés de Yebda et Lacen, ce qui donne un milieu densifié puisqu'il y aura Ziani et Boudebouz pour l'animation offensive. Avec ce dispositif, Benchikha veut étouffer les velléités marocaines et les intentions du coach Gerets qui n'écarte pas la possibilité de surprendre son adversaire. Dans les bois, on devrait retrouver Mbolhi, en défense Mostefa et Mesbah, sur les couloirs, et le duo Yahia- Medjani dans l'axe. A la pointe de l'attaque, c'est Djebbour qui a les faveurs du staff technique, alors que Ghezzal et Ziaya restent à sa disposition en cas de changements de schéma de dernière minute. L'arbitrage Le dur à prononcer Rajindraparsad Le choc de la troisième journée du groupe D des éliminatoires de la CAN-2012, devant opposer ce soir à Annaba l'Algérie au Maroc, sera officié par le Mauricien Rajindraparsad Seechurn (41 ans) qui a croisé, il n'y a pas très longtemps, le chemin des Verts, c'était lors de la demi-finale du CHAN-2011 au Soudan lors du match Algérie - Tunisie. Auparavant, il avait officié la rencontre des A, le 6 septembre 2009 à Blida face à la Zambie d'Hervé Renard lors des éliminatoires jumelées de la CAN et du Mondial-2010, comme il avait dirigé le match Tanzanie – Maroc, en septembre dernier, qui a tourné à l'avantage des Lions de l'Atlas. C'est dire que les deux équipes n'ont toujours pas connu de défaite avec cet arbitre, qu'en sera-t-il ce soir ? Les tribunes Le match se jouera à guichets fermés Cela ne sert à rien de s'aventurer du côté du stade du 19-Mai-1956 d'Annaba sans avoir dans ses poches le fameux sésame qui vous permettra de prendre place dans les tribunes de cette enceinte prête à accueillir plus de 60 000 supporters. Les organisateurs ont décidé d'ouvrir les portes du stade à 13 h 30 afin de mieux canaliser la grande foule qui affluera, mais d'ores et déjà la rencontre se jouera à guichets fermés. Non seulement les 45 000 billets ont été écoulés en quelques heures, mercredi, mais de faux tickets ont fait leur apparition alimentant un marché noir qui s'est vite installé avec des pics atteignant jusqu'à 4 000 DA, avant de chuter à 1 000 DA, hier sans la garantie de savoir si c'est le bon ou pas. Toujours est-il, qu'en prévision de cette rencontre, un impressionnant dispositif sécuritaire a été mobilisé (on parle de plus de 20 000 hommes, entre policiers et gendarmes) pour quadriller la ville et tous les points névralgiques menant vers le stade du 19-Mai-1956. Lors de la réunion technique, le chargé de la sécurité de la FIFA, Walter Gagg, qui était présent, a pu apprécier les moyens mis en place par les Algériens pour assurer le bon déroulement de cette rencontre entre deux pays voisins et frères.