Travers n L'Equipe nationale algérienne est tombée à son plus bas niveau après sa défaite hier à Bangui face à la République centrafricaine pour le compte de la seconde journée des éliminatoires de la CAN Orange 2012. Il y a simplement une année, l'Algérie s'apprêtait à vivre l'un de ses moments les plus fabuleux et les émotionnels grâce au football et à son équipe nationale. Au sortir d'une victoire difficile, mais méritée, contre le Rwanda (3 à 1) à Blida, les Verts devaient jouer l'Egypte pour le dernier match des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial-2010. La suite toute la Planète s'en souvient, et les murs de nos villes et villages gardent toujours les traces de cette double confrontation au Caire et à Omdurman, à travers des grafittis à la gloire des Verts, mais dont les joueurs n'arrivent, apparemment, toujours pas à se remettre. C'était tellement fort ce qui s'est passé avec cette qualification au Mondial sud-africain, qu'il fallait forcément s'attarder un peu plus sérieusement sur cette équipe qui n'est pas forcément descendue de son nuage. Ni Rabah Saâdane, avec son expérience et son vécu, ni Raouraoua, toujours le maître à bord, les seuls pratiquement à avoir géré le groupe Algérie, n'ont pu trouver les bons remèdes pour remettre le train sur les rails, car en football tout va très très speed et comme au casino, tout ce que l'on peut gagner très vite, on peut le perd très vite également. C'est simple : si l'on excepte le match contre la Côte d'Ivoire, lors des quarts de finale de la CAN-2010 en Angola, en janvier, qui demeure l'unique référence de ce qu'elle est capable de produire, l'équipe algérienne a pratiquement tout raté, même l'Angleterre, en Coupe du monde, qui était à sa portée, depuis le début de cette année. Des raclées à gogo : Egypte (0 à 4), Serbie (0 à 3), Eire (0 à 3), des défaites inattendues, comme contre la Slovénie (0 à 1) ou le Gabon (1 à 2), un grand ratage face à la Tanzanie (1 à 1) et pour couronner le tout, une humiliation contre l'une des sélections les plus faibles de la Planète et qui n'a jamais pris part à une phase finale de Coupe d'Afrique des nations, c'était hier à Bangui contre la Centrafrique (0 à 2). Non seulement, le score aurait pu être plus lourd, un 4 ou 5 à zéro sans soulever la moindre protestation, mais c'est ce comportement affligeant d'une équipe sans âme, abasourdie, qui ne savait quoi faire devant un adversaire hypermotivé d'épingler un mondialiste titubant. Avec cette défaite, la sélection nationale hypothèque en partie ses chances de qualification pour la prochaine CAN au Gabon et en Guinée équatoriale, car il lui faudra aller chercher les douze points restants en jeu, soit des victoires à Rabat et Dar Essalam, face respectivement au Maroc, qui s'est repris, et la Tanzanie, et de faire le plein à domicile. Une mission qui s'annonce d'ores et déjà délicate au vu de la rencontre d'hier et tout au long de l'année 2010 où l'équipe a perdu ses repères et son football, et les joueurs leur humilité et leur savoir-faire qu'ils pratiquent dans leurs clubs respectifs. Pendant très longtemps, les téléspectateurs et surtout les supporters des Verts ont attendu la moindre réaction de leurs favoris, en vain. Et ce n'est pas le pauvre Benchikha qui débarque à la dernière minute avec ses suffisances et son discours nationaliste dépassé qui allait arranger quoi que ce soit et éviter cette énième déroute de la sélection qui nécessite, qu'on le veuille ou non, un réel, sérieux et profond diagnostic pour déceler les origines du mal. Car le mal est profond, sur tous les plans. A commencer par la mauvaise manœuvre du président qui, au lendemain de la Coupe du monde, aurait pu apporter le changement qualitatif tant attendu pour tourner la page très vite et permettre au staff technique de haut niveau de bien travailler et de préparer les échéances toutes proches des éliminatoires de la CAN Orange 2012. Le confort dans lequel se sont installés les Verts et leurs responsables leur a été fatal, et pour cela nous devons une fière chandelle à cette fringante équipe centrafricaine, qui n'était pas certes le Brésil, mais qui nous a donné une belle gifle. Alors serions-nous capables de bien nous réveiller ? Toute la question est là. Et la problématique avec. Résultats de la 2e journée : Samedi : Tanzanie - Maroc 0 - 1 Dimanche : Centrafrique -Algérie 2 - 0 Pts J G N P Bp Bc Dif 1. Centrafrique 4 1 1 1 0 2 0 2 2. Maroc 4 2 1 1 0 1 0 1 3. Tanzanie 1 2 0 1 1 1 2 -1 4. Algérie 1 2 0 1 1 1 3 -2 Déjà joués (1re journée) : Algérie - Tanzanie 1 - 1 Maroc - Centrafrique 0 - 0 Il reste à jouer : 3e journée (25-27 mars 2011): Algérie - Maroc Tanzanie - Centrafrique 4e journée (3-5 juin 2011) : Maroc - Algérie Centrafrique - Tanzanie 5e journée (2-4 septembre 2011) : Tanzanie - Algérie Centrafrique - Maroc 6e journée (7-9 octobre 2011) : Algérie - Centrafrique Maroc - Tanzanie.