Contestation n Des francs-tireurs ont tué, hier, deux passants et des manifestants ont incendié un siège du parti Baas au pouvoir. Ces violences interviennent en dépit des gestes d'apaisement des autorités qui ont libéré 260 détenus politiques ayant, dans leur majorité, purgé les trois quarts de leur peine, selon des organisations de défense des droits de l'Homme. Alors que la contestation lancée le 15 mars contre le régime de Bachar al-Assad a fait 126 morts selon les organisations des droits de l'Homme, un appel à une «révolte populaire» hier dans toutes les provinces a été publié sur Facebook. Dans la ville portuaire de Lattaquié, à 350 km au nord-ouest de Damas, «des francs-tireurs ont tiré sur des passants, tuant deux personnes et en blessant deux», a annoncé un haut responsable syrien. Il avait auparavant dit que des «hommes armés» avaient tiré à partir des toits. Des renforts militaires ont pénétré dans Lattaquié pour faire cesser les tirs de francs-tireurs postés sur les toits qui ont fait depuis vendredi quatre morts, dont deux officiers, et 150 blessés. «L'armée est entrée à Lattaquié, à 350 km au nord-ouest de Damas, pour mettre fin à la destruction et aux meurtres», a affirmé aujourd'hui, dimanche, le quotidien al-Watan. Il précise qu'hier, samedi, deux officiers des forces de sécurité ont été tués et 70 militaires blessés. «Des dizaines de voitures et des magasins ont été brûlés ce qui a poussé l'armée à intervenir pour imposer la sécurité», ajoute le quotidien. Par ailleurs, le journal Techrine fait état de 150 blessés vendredi et samedi sans faire la distinction entre civils et militaires. Al-Watan affirme que «les voyous ne sont pas des Syriens et que leur nationalité sera dévoilée bientôt». A Tafas, un village au sud de Damas, des manifestants ont incendié un siège du parti Baas, au pouvoir depuis 1963, et un poste de police, a affirmé un haut responsable. Ces incendies ne sont «pas des actes de gens qui cherchent des réformes». «Est-ce qu'incendier des bâtiments peut être qualifié de manifestations pacifiques ?», a-t-il demandé. D'autre part, une conseillère du président syrien Bachar al-Assad a affirmé hier qu'il y avait «un plan pour semer les dissensions en Syrie et viser la coexistence dans ce pays important et résistant à Israël». Selon elle, l'objectif est de «porter préjudice à l'unité de la Syrie». «Nous sommes tous en Syrie contre le confessionnalisme», a-t-elle ajouté. Mme Chaabane a dit regretter que les médias «jouent le rôle de mobilisateur contre la Syrie, en racontant une partie de la vérité et non pas toute la vérité». Elle a répété que les autorités syriennes allaient très rapidement répondre aux « revendications justes et légitimes» du peuple syrien.