Patrimoine n Le problème d'approvisionnement en cuivre de qualité, source du ralentissement de l'activité des dinandiers, est «sur le point d'être réglé», a assuré, hier, le directeur de la Chambre de l'artisanat et des métiers (CAM). La dinanderie est un art ancestral en déperdition. Le métier se perd, et pas de relève en vue. Les artisans sont unanimes à dire que cet art ancestral, qui a longtemps fait la renommée de Constantine, est bel et bien en train de disparaître. Selon eux, rien n'a été fait pour sauver cet art, qui «pâtit d'un manque cruel de considération». Le premier problème est étroitement lié à la matière première, «hors de prix», à l'absence de locaux pour exercer, et au manque de main-d'œuvre ; la relève n'est pas non plus assurée, «car aucun jeune n'a envie de croupir dans la misère toute sa vie ». Se voulant rassurant, Hacen Kacem a rappelé que l'Algérie vient de signer un accord avec l'Iran, pays réputé pour la qualité de son produit, pour importer ce métal, une matière première indispensable aux dinandiers. Des décisions pour relancer le secteur de l'artisanat et pour venir en aide aux différents métiers de ce secteur, notamment la dinanderie, ont été prises par le ministre de tutelle, a ajouté ce responsable, affirmant que les besoins en cuivre dans la wilaya de Constantine, particulièrement réputée pour cette activité, dépassent les 160 tonnes annuellement, soit une moyenne de 1,6 tonne pour chaque artisan. Le nombre des dinandiers ayant confirmé leur adhésion au Système productif local (SPL), destiné à soutenir le développement des segments particuliers des activités de l'artisanat, s'est accru pour passer de 80 artisans (en 2008) à 143 dinandiers en 2011, a, par ailleurs, assuré M. Kacem. Les maîtres artisans qui «font autorité» en la matière et qui ont reçu un don pour transformer une simple feuille de cuivre avec un art consommé, donnant naissance à des articles utilitaires ou décoratifs, sont appelés à s'impliquer davantage dans ce processus qui garantit la pérennité de ce métier, car il s'agit, selon le directeur de la CAM, d'un patrimoine national qu'il est nécessaire de sauvegarder. Des campagnes de sensibilisation et de vulgarisation sont menées régulièrement auprès des dinandiers de Constantine, ayant notamment pignon sur rue sur le site dit du «Remblai» (avenue Rahmani-Achour), qui continuent à ignorer ce dispositif mis en place pour faciliter la mission de gestion et de préservation de l'entreprise. Un peu moins de la moitié des artisans en dinanderie, soit 200 sur les 500 en activité dans cette wilaya, «continuent d'opérer dans l'informel», a déploré le responsable de la CAM.