Résumé de la 6e partie n Emma Lyon, renvoyée par Sir Fetherstone Haugh, est aidée par un ami de l'aristocrate, Sir Charles de Granville : celui-ci la loge, subvient à ses besoins et lui donne de l'instruction. Elle voudrait tant revoir sa fille, placée en nourrice, sortir, aller dans les réceptions mais Sir Charles refuse. «Rappelle-toi notre arrangement : tu ne recevras personne, tu n'iras chez personne !» Comme elle essaye de protester, il se montre dur avec elle. — Ma chère, si la vie que je t'offre ne te convient plus, tu pourras toujours retourner chez ta grand-mère ! Retourner chez sa grand-mère ? C'est connaître de nouveau la misère, être obligée de travailler pour gagner sa vie et celle de sa fille. Ici, dans la maison que loue pour elle Charles de Granville, elle est comme dans une prison mais c'est une prison dorée : le gîte et le couvert sont assurés et elle sait que sa fille, grâce à l'argent de son bienfaiteur, ne manquera de rien. Ce serait de la folie que de renoncer, pour une question de liberté, à ces avantages ! elle ne proteste donc plus. Cependant, conscient sans doute qu'il s'est montré trop rigide avec la jeune femme, Sir Charles desserre un peu les entraves. De temps à autre, il emmène la jeune femme dans une réception, il la présente à des amis. C'est ainsi qu'un jour, il la met en face d'un homme à qui elle semble beaucoup plaire. — C'est mon oncle, lui dit Sir Charles, lord Hamilton. Il lui expliquera que son oncle, lord William Hamilton, est l'un des hommes les plus influents du royaume : frère de lait du roi George III, il est l'ambassadeur de la couronne auprès des deux Siciles. Il lui fait entendre aussi que lord Hamilton est un homme immensément riche et que n'ayant pas d'enfant, il est, lui, l'héritier de sa fortune. — Une fortune immense ! En attendant de toucher le magot, Sir Charles commence à éprouver des difficultés financières. Il continue à entretenir Emma, mais il surveille étroitement ses dépenses et la force à en tenir le registre. Toute sortie d'argent doit être consignée et surtout justifiée. Cependant, au cours de l'été 1784, le jeune homme consent à laisser Emma prendre des vacances… et au bord de la mer ! Il l'autorise même à prendre sa fille – qui a trois ans – avec elle. Pour la jeune femme, c'est le bonheur total. Un seul regret, c'est que Charles ne soit pas avec elle ! Elle lui écrit presque tous les jours mais il ne répond pas. C'est que les problèmes financiers du jeune homme se sont aggravés et qu'il est en butte à des créanciers qui menacent de le traîner devant les tribunaux. Pour se procurer de l'argent, Charles songe à faire un beau mariage, c'est-à-dire à épouser une femme qui lui apporte une belle dot. Mais pour cela, il faut dénicher l'oiseau rare. Et il n'est pas évident, désargenté comme il l'est, de le trouver ! C'est alors qu'il apprend que son oncle, ambassadeur d'Angleterre, en Italie (à l'époque on disait les Deux-Siciles, l'Italie n'existant pas encore comme entité politique unifiée), venait de perdre son épouse… (A suivre...)