Le Shakhtar Donetsk, auteur d'une saison roborative, y croit avant de défier le FC Barcelone chez lui, mercredi en quarts de finale aller de la Ligue des champions. Les pronostics ne font pourtant qu'une bouchée des Ukrainiens face aux gourmands Catalans qui dominent l'Europe depuis 2008. Le Barça, c'est le «toque», ce jeu de passes fondé sur la possession hégémonique du ballon, un collectif huilé et une brochette de stars, parmi lesquelles une attaque MVP (Messi-Villa-Pedro) soutenue par le duo Iniesta-Xavi. Le Shakhtar, lui, s'est mis à la sauce brésilienne avec le recrutement de nombreux compatriotes de Pelé depuis 2005 et l'arrivée de l'entraîneur Mircea Lucescu. L'attaque, c'est leurs oignons : les quatre postes offensifs sont dévolus au quatuor Douglas Costa-Jadson-Willian-Luiz Adriano, qui explose cette saison. En 2008, il avait déjà tenu tête au Barça, en phase de groupes de la C1. D'abord en résistant à domicile, avant de céder dans les dernières minutes sur un doublé de Messi (1-2). Puis en l'emportant carrément au Camp Nou (3-2) ! Contre le Shakhtar, le Barça a toujours souffert, et a toujours dû s'exprimer à fond. Il est donc prévenu. L'avertissement en guise d'apéritif vient de Cruyff lui-même. FC Barcelone : Valdés, Dani Alves, Busquets, Piqué, Adriano, Xavi, Mascherano, Iniesta - Pedro, Villa, Messi Shakhtar Donetsk : Piatov, Srna, Chyzhov, Rakytskyy, Rat, Hübschmann, Mkhitaryan, Douglas Costa, Jadson, Willian, Luiz Adriano Lucescu : «Jouer pour avoir nos chances au retour» L'entraîneur du Shakhtar Donetsk, Mircea Lucescu, qui disputera son quart de finale aller de Ligue des champions sur le terrain du FC Barcelone mercredi, a avancé que son équipe allait jouer pour avoir (des) chances au retour. «Il y a deux matches à jouer, c'est impossible de prévoir un résultat contre le Barça. On va essayer de jouer ce match pour avoir au retour nos chances de qualification. Le Shakhtar a beaucoup progressé ces dernières années. Chaque année on a fait quelque chose. C'est un moment important d'arriver en quarts, il est important de consolider ce résultat. On connaît bien le Barça, on les a rencontrés trois fois récemment, on a perdu deux fois, en partie à cause de l'arbitre à chaque fois. Le Barça est meilleur, il est le favori, mais on va jouer nos chances. Je pense que le Barça en ce moment est l'équipe la plus forte de toute l'histoire du football mondial», a dit le technicien roumain. Messi : «J'espère être mieux» De retour de blessure contre Villarreal (1-0), Lionel Messi espère «se sentir mieux physiquement» face à Donetsk ce soir. «Je ne me suis pas du tout senti bien physiquement. J'ai travaillé pour amoindrir la douleur, j'espère que je me sentirai mieux mercredi. C'est un adversaire très compliqué, qui joue bien et a de bons joueurs, et qui nous a compliqué la vie à chaque fois qu'on l'a rencontré. Il faut gagner à tout prix. Avec un grand écart, ce serait mieux en vue du match retour. Nous serions plus tranquilles. Comme on est à domicile, on est obligés d'aller chercher la victoire, et ce n'est pas fait». Srna : «Tout est possible» Après avoir marqué 6 buts face à la Roma en deux matches, le Shakhtar s'attaque à un plus gros morceau, le FC Barcelone. Le capitaine, Darijo Srna, croit à l'exploit. «Tout est possible. Mais nous ne devons pas oublier qui sont nos adversaires. Nous sommes une équipe très forte, mais Barcelone est la meilleure équipe du monde, et sans doute l'une des meilleurs de l'histoire selon moi. On doit jouer à notre meilleur niveau, mais avant le coup d'envoi, c'est du 50-50». Guardiola : «Plus près de l'élimination» La confiance n'est pas vraiment de rigueur du côté du Barça avant de recevoir le Shakhtar Donetsk en quarts de finale aller de la Ligue des Champions. Les Catalans seraient même «plus près d'une élimination que d'une qualification». Et c'est Pep Guardiola, lui même, qui le dit. «Pour la première fois, je n'ai pas de bonnes sensations dans un tour à élimination. Ce que j'entends ne me plaît pas du tout. On parle peu du Shakhtar, le championnat est déjà joué, nous sommes déjà en demi-finales. Les gens regardent au-delà, mais je crois qu'ils se trompent. On dirait qu'on est qualifiés d'avance. J'ai la sensation qu'on est plus près de l'élimination que de la qualification. Shakhtar est une grande équipe, avec leurs Brésiliens, leurs joueurs de côtés qui courent comme des bêtes. Ils ont fini devant Arsenal en phase de groupes, ils ont battu la Roma, ça m'a impressionné. Ils ont une base de sept ou huit joueurs depuis quelques années, ils changent parfois les Brésiliens, mais ils ont toutes les qualités qu'on peut imaginer pour une grande équipe». Chelsea FC - Manchester United Les Blues ont en tête la finale de 2008 Les entraîneurs de Chelsea et de Manchester United ont tous les deux des raisons d'espérer le meilleur ou de craindre le pire avant le choc des quarts de finale aller de la Ligue des champions, mercredi à Londres, un classique qui apparaît plus ouvert que jamais. Depuis deux mois, les «Blues» présentent un bilan plus que correct (une seule défaite en 14 matches) et ont retrouvé l'efficacité offensive (29 buts). Terry, Lampard et Drogba sont revenus près de leur meilleur niveau. Mais Ferguson peut se féliciter de la réaction de son équipe après une période difficile. Battue trois fois en un mois en Premier League de début février à début mars, elle vient d'aligner quatre. Rooney, qui a renversé la situation samedi à West Ham en réussissant un triplé, sera l'atout majeur des Red Devils. Manchester peut encore réussir sa saison avec un 19e titre de champion d'Angleterre, record absolu, voire avec un doublé FA Cup-Championnat. Mais il doit se préoccuper de sa défense. A priori, il devrait être privé de Rio Ferdinand, même s'il s'est entraîné hier. Sans lui, l'arrière-garde n'est pas aussi solide et son compère, Vidic, pas aussi serein. La dernière rencontre entre les deux équipes remonte à Moscou, en 2008, en finale de la compétition. United l'avait emporté 6-5 aux tirs au but, après une glissade malheureuse de Terry et un échec de Anelka face à van der Sar. Chelsea FC : Cech, Bosingwa, Ivanovic, Terry, Cole, Ramires, Essien, Lampard, Madouda, Anelka, Torres Manchester United : Van der Sar, Fabio, Smalling, Vidic, Evra, Nani, Carrick, Scholes, Giggs, Rooney, Hernandez Ancelotti : «On y croit» Carlo Ancelotti, l'entraîneur de Chelsea, croit dur comme fer que son équipe, opposée à Manchester en quarts de finale de Ligue des Champions, mercredi, peut remporter le trophée. «Chelsea mérite de remporter la Ligue des Champions. Il a perdu une finale aux penalties, perdu une demi-finale à la dernière minute, et été sorti par Livepool sur un but inexistant. J'ai dit aux joueurs qu'il restait 450 minutes de football pour remporter la Ligue des Champions. Je crois que nous pouvons le faire». Lampard : «Pas une revanche» Frank Lampard va jouer face à Manchester United son 500e match avec Chelsea. Il assure que ce ne sera pas une revanche sur la finale de Ligues des Champions perdue en 2008. «Je vous promets que nous ne sommes pas animés par la revanche. Quand on a joué longtemps pour un club, on avance avec des hauts et des bas. On sait qu'on ne peut pas toujours gagner. La Ligue des Champions, c'est quelque chose de spécial, et je suis sûr que Roman Abramovitch serait très heureux qu'on la gagne». Carrick : «Ce sera serré» Le milieu de Manchester, Michael Carrick, s'attend une fois de plus à un duel au couteau avec l'ennemi londonien. Pour lui, ce sont les buts marqués à l'extérieur qui pourraient départager le Manchester United FC et le Chelsea FC. «Bien sûr, nous connaissons très bien Chelsea et vice versa. Il n'y aura aucun risque pris de part et d'autre. Ce seront peut-être les buts à l'extérieur qui feront la différence. Je ne pense pas que nous soyons encore allés au bout de nos capacités, mais nous avons obtenu de bons résultats, avec une très grosse défense notamment. On aimerait marquer davantage de buts, mais l'essentiel, c'est de gagner et de se qualifier. Espérons que nous parviendrons à conserver cet équilibre».
