Accord n Les frères ennemis palestiniens, le Fatah et le Hamas, sont convenus de former un gouvernement non partisan jusqu'à des élections présidentielle et législatives d'ici à un an. De nombreux Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie se réjouissaient, hier, mercredi, de cet accord surprise entre le Hamas et le Fatah, parti dirigeant de l'Autorité. Des dizaines de milliers de Palestiniens ont manifesté depuis plus d'un mois pour la «fin de la division», forçant les dirigeants des deux camps à exprimer leur soutien à la mobilisation en faveur de la réconciliation, qui semble enfin progresser après plus d'un an et demi de piétinement. «Nous espérons que la réconciliation répondra aux demandes du peuple palestinien, notamment aux jeunes qui ont récemment manifesté pour demander la fin de la division», a déclaré un habitant de Gaza, soumis à un blocus israélien depuis 2006. «La division a fait empirer la situation pour les jeunes générations. Donc, nous espérons que la réconciliation sera un succès», a déclaré un autre habitant de Gaza, en espérant que les deux mouvements soient animés d'«intentions honnêtes». Le chef de la délégation du Fatah, Azzam al-Ahmad, a annoncé suite à cet accord la formation d'un «gouvernement d'indépendants». «Ce gouvernement devra préparer des élections présidentielle et législatives d'ici à un an», a-t-il ajouté, hier, mercredi. Le chef de la délégation du Hamas, Mahmoud Zahar, idéologue du mouvement à Gaza, a confirmé cet accord sur un gouvernement de «personnalités indépendantes», précisant qu'il prévoyait la convocation simultanée des élections présidentielle, législatives et au Conseil national palestinien (CNP, Parlement de l'Organisation de libération de la Palestine). Il a souligné que le Fatah et le Hamas, qui gouvernent respectivement les zones autonomes de Cisjordanie et la bande de Gaza, avaient réglé la question de la réunification des forces de sécurité, un de leurs principaux différends. Les consultations sur le gouvernement commenceront après «la signature par les groupes palestiniens de l'accord de réconciliation» au Caire, a indiqué Moussa Abou Marzouk, un membre de la direction du mouvement en exil à Damas. L'accord a été annoncé après une rencontre des deux délégations avec le chef des services du renseignement égyptiens. Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a «salué les efforts égyptiens pour réaliser la réconciliation et rétablir l'unité et mettre fin au siège» de Gaza, dans une conversation avec le Guide des Frères musulmans égyptiens, Mohammed Badie, selon un communiqué officiel. Le Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Salam Fayyad, a, pour sa part, dit «espérer» que cet accord conduise à «la réunification de la nation, nécessaire pour permettre à notre peuple de décider de son destin et d'établir un Etat indépendant sur la totalité des territoires occupés depuis 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale». Cet accord intervient au moment où les Palestiniens, désespérant de négociations de paix avec Israël interrompues depuis six mois, veulent porter leur demande de reconnaissance d'un Etat devant l'ONU en septembre prochain.