Débat n Comment rétablir la confiance entre les deux secteurs au moment où on parle plus aisément du «partenariat privé algérien et privé étranger» que du partenariat privé algérien, public algérien ? D'éminents spécialistes et experts internationaux ont tenté, hier, d'apporter une réponse à cette question lors d'une conférence-débat au centre de presse d'El Moudjahid. Selon Malek Serraï, consultant international, le rôle principal de l'Etat serait de réduire les importations et de promouvoir en contrepartie le secteur de la sous-traitance. «Quand on voit que des produits interdits en Europe depuis 1948 transitent par l'Asie et sont importés en Algérie, nous disons tout simplement que c'est très grave ! Pourquoi continue-t-on à importer certains produits, alors que ces mêmes produits fabriqués en Algérie par des entreprises nationales sont meilleurs et plus performants que ceux importés» ?, s'est-il interrogé. «Il y a des entreprises privées qui font d'excellents produits, mais devant lesquelles les portes demeurent fermées». Pour M. Serraï, «une des solutions pour amortir le choc des importations des produits tous azimuts est le développement de la sous-traitance nationale». Les banques doivent jouer le jeu pour aider les projets de sous-traitance, a soutenu cet expert. Très souvent, elles ne le font pas. Pourquoi ? Eh bien parce qu'elles ne sont pas encore outillées. Il faut encourager le partenariat public-privé dans les secteurs stratégiques, a-t-il préconisé. Que faut-il faire justement pour stimuler les opportunités du dit partenariat. En réponse, M. Serraï, dira qu'il faut aujourd'hui renouveler les capacités du secteur public comme du secteur privé pouvant trouver des zones d'échanges. Il faut parapher tous les aspects juridiques pour éviter la multiplication des problèmes, dans le domaine du marketing, du commercial, parer à des situations de corruption. Il y a des complémentarités entre ces deux secteurs, même si dans certains cas, elles sont sélectives. Il faut un jeu subtil en matière de fiscalité, le financement pour élever l'entreprise aux enjeux qu'elle doit affronter. L'aspect psychologique dans le secteur public qui reste réticent et à l'écart vis-à- vis du privé doit changer. Ce qui manque, c'est encore cette liberté dans la décision, en plus des recrutements de personnes non compétentes (népotisme, clientélisme). «Il faut mettre en place une vision claire, susceptible de définir les objectifs des entreprises publiques et de savoir ce qu'on veut faire du partenariat, de même une mise à niveau des PME», a estimé, de son côté, Djameleddine Chelghoum, entrepreneur dans le BTPH. «La confiance entre les deux secteurs doit être consolidée», a-t-il signifié. «Les mentalités doivent changer, il y a toujours une certaine hantise par rapport aux produits made in Algeria», a estimé, pour sa part, Mohamed Saïdi, chef d'une entreprise privée et membre de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI). «Le secteur public doit pousser le privé à être plus transparent», selon M. Saïdi. Le consultant international, Lambret Gérard, relève que «le partenariat en Algérie fonctionne. Il fonctionne mieux qu'ailleurs. Les règles sont plus souples». Samia Lounès