La volonté politique doit être suffisamment exprimée pour mieux développer le partenariat public-privé en Algérie. C'est ce qui ressort de la conférence-débat tenue hier au Forum d'El Moudjahid portant sur le partenariat public-privé, en présence de nombreux chefs d'entreprise.«Quels sont les changements attendus de ce partenariat ? Que cherchent les pouvoirs publics par le biais de cette fusion ? Ce sont autant de questions qu'il faut poser avant d'établir des relations de partenariat public-privé», souligne M. Chelghoum, chef d'entreprise. «L'Algérie, selon lui, manque d'une vision claire et d'une stratégie bien définie permettant de réussir le partenariat public-privé et, par ricochet, développer l'industrie nationale». De ce fait, un programme et une politique «clairs et précis», doivent être tracés afin de définir les rôles, les priorités et les moyens de chacune des deux parties, explique-t-il, faisant part aussi des obstacles contribuant à la détérioration du tissu industriel national.«Nous pouvons créer des entreprises nationales compétentes, fruit d'un montage public et privé, à la condition de lever des obstacles liés notamment à la bureaucratie, aux règles de travail et au manque de transparence», souligne M. Gérard Lambré, chef d'entreprise, résidant en Algérie depuis sept ans.M. Mohammed Sayed, chef d'entreprise et membre de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), a, pour sa part, soulevé la problématique du manque de confiance. «Pourquoi nos entreprises publiques refusent-elles de fusionner avec des partenaires privés ?» s'est-il interrogé, appelant ainsi les dirigeants des entreprises publiques à changer leurs mentalités et rétablir la confiance, car, selon lui, «l'Algérie recèle dans son portefeuille industriel des entreprises publiques et privées. Cette diversité peut constituer une complémentarité permettant de donner lieu à des regroupements nationaux réussis permettant de mieux consolider le tissu industriel national». Ceci permettra aussi de mieux établir la transparence qui constitue le maillon faible dans la gestion des entreprises privées, notamment. Cependant, la sélection des secteurs s'impose, car, de l'avis de ces chefs d'entreprise, il faut protéger les secteurs stratégiques tels que l'énergie, la santé, l'hydraulique, et essayer de créer une harmonisation entre le public et le privé «en dehors des secteurs stratégiques». B. A.