Contradictions n Des «erreurs» dans les comptes rendus américains du déroulement de l'assaut contre Oussama ben Laden ont forcé la Maison-Blanche à réviser sa version des faits. Ces ajustements ne semblent pas remettre en cause les grandes lignes de l'opération des forces spéciales américaines contre la villa d'Abbottabad (Pakistan), où se cachait le chef d'Al-Qaîda et où il a été tué dans la nuit de dimanche à lundi. Mais la révision de la narration du raid et la révélation progressive de nouveaux détails sur les événements ont laissé ouvertes certaines questions. Lundi dernier, la Maison-Blanche avait affirmé que Ben Laden était armé lorsqu'il avait été tué par une équipe de Navy Seals, un commando d'élite héliporté. Mais le lendemain, le porte-parole de la présidence, Jay Carney, a rectifié cette version, affirmant que le chef terroriste n'était pas armé lorsqu'il a reçu une balle dans la tête, soulevant des interrogations sur la volonté réelle des autorités américaines à prendre Ben Laden vivant si possible. Lundi, le principal conseiller du président Barack Obama pour l'antiterrorisme, John Brennan, avait affirmé que l'épouse de Ben Laden était morte après avoir été utilisée comme bouclier humain pour son mari lors de l'assaut. Mais le même jour, des responsables américains faisaient là aussi machine arrière. Et mardi, M. Carney, en lisant une chronologie élaborée par le Pentagone, a révélé que l'épouse du dirigeant d'Al-Qaîda s'était précipitée vers l'un des membres du commando dans la même pièce que son mari et avait été touchée d'une balle à la jambe. Elle a survécu selon le porte-parole. En revanche, une autre femme, qui n'a pas été identifiée par les autorités, a perdu la vie lors de l'assaut dans une autre partie de la maison, selon la Maison-Blanche. Si lundi M. Brennan avait affirmé qu'un des fils de Ben Laden avait également été tué à Abbottabad, ce personnage ne figurait plus dans la chronologie officielle mardi. Cette dernière mentionne que Ben Laden, deux émissaires et une femme sont morts dans le raid. M. Carney a affirmé que ces erreurs étaient dues au «brouillard de la guerre», ou l'imprécision née d'événements complexes et au déroulement très rapide, en l'occurrence les 38 minutes qu'aurait duré le raid. Selon un responsable américain s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, l'administration ne regrette pas d'avoir diffusé rapidement des informations, même s'il a fallu les corriger plus tard. Ce responsable a souligné que les membres du commando étaient encore en «débriefing» lundi et mardi, et que ces sessions avaient rendu évident le fait que les compte-rendus officiels devaient être modifiés. R. I./Agences