Les trois militantes chinoises pour la vérité sur les massacres de Tian? anmen, arrêtées dimanche, sont détenues pour avoir participé à la confection d'une vidéo destinée à la Commission des droits de l'Homme de l'ONU, a-t-on appris, hier, mardi, de sources concordantes. Ding Zilin, Zhang Sianling et Huang Jinping, qui ont perdu un fils ou un mari il y a quinze ans dans la nuit du 3 au 4 juin, étaient toujours détenues hier, ont indiqué leur famille. Les arrestations de ces «Mères de Tian? anmen» sont survenues quelques jours avant la Fête des morts en Chine, le 4 avril, et trois semaines avant le quinzième anniversaire du début du Printemps de Pékin de 1989. Selon l'organisation Human Rights in China (Hric), basée à New York, les trois femmes sont accusées d'avoir témoigné dans un VCD qui pourrait être présenté à la Commission des droits de l'Homme de l'ONU réunie actuellement à Genève. Ce disque a déjà été projeté à Hong Kong, a indiqué HRIC qui a condamné ces arrestations. Les Etats-Unis ont annoncé qu'ils allaient déposer, devant la commission à Genève, une résolution contre la Chine, «déçus» que le pays le plus peuplé au monde n'ait pas tenu ses engagements pour améliorer la situation des droits de l'Homme. Cette décision a provoqué la colère de Pékin qui a décidé de suspendre le dialogue avec Washington sur la question des libertés individuelles.