Résumé de la 2e partie n Depuis le crime, le Lapon Nadouk a disparu. Tous les soupçons se portent sur lui, une véritable chasse à l'homme est lancée... La justice doit leur montrer que ce trouble n'ira pas plus loin. Mais comment faire en ce vaste pays de neige et de glace, sans poste frontière ? La chasse à l'homme s'annonce difficile. Nadouk, le Lapon géant, et son bonnet d'oiseau ont disparu. Les recherches minutieuses de la police norvégienne, et même de son homologue suédoise, n'ont rien donné. L'homme n'a été signalé nulle part. Ronson l'Américain s'est lui-même rendu dans le dernier port possible, à six cents kilomètres de Hammerfest. A Torno, sur le golfe de Botnie. Le port n'est qu'un amas de cabanes de bois, et Nadouk y aurait été infailliblement repéré. Or nul ne l'a vu. Ronson va passer les derniers jours de l'été arctique dans ce petit port, le temps d'expédier ses fourrures sur un cargo. Il y arrive alors que l'hiver y accumule déjà la neige et la glace. La nouvelle du crime a fait le tour de la Laponie, de bouche à oreille. Cet événement extraordinaire : un crime chez les Lapons, fait l'objet de toutes les conversations. Il n'est pas un chasseur sur son traîneau et en rencontrant un autre, qui ne s'informe du géant Nadouk, toujours introuvable. Au mois de janvier 1927, une information circule ainsi, de tribu en tribu, de chasseurs en chasseurs, jusqu'à Hammerfest. Elle vient de la région de Torno - Elf. Une tribu descendait la rivière et y pêchait le saumon, pour se rendre en Finlande par les glaces du golfe de Botnie. Et elle a signalé à la police de Torno que l'un des pêcheurs avait entendu parler de Nadouk. Les Lapons de cette région le fuient comme un pestiféré car il porte la mort. Mais l'un d'eux a vu le géant à tête d'oiseau. Il se cache sur le mont Avasaxa, à soixante-dix kilomètres de Torno, où se trouve toujours l'Américain. Aussitôt la nouvelle connue, les trois policiers norvégiens partent dans la direction indiquée, et Ronson se joint à eux, car il a l'avantage de comprendre le langage de Nadouk. Quatre traîneaux, attelés de rennes, suivis des coffres à provisions, tirés par les chiens longent la rivière, sur la rive gauche. De leur côté, les Suédois de Haparanda détachent également trois policiers, qui remontent la même rivière, côté rive droite. Le chemin est difficile. On sort à peine de l'obscurité complète des nuits polaires, et les rares cabanes de quelques tribus sédentaires font des ombres vertes sur la neige rose. C'est un spectacle d'une grande beauté, avec au loin les montagnes violettes, sur un ciel bleu clair. Ronson et ses compagnons de voyage ont cou-vert 50 kilomètres lorsqu'ils rencontrent la tribu du vieux chef Kapick, celle de la victime, ruinée par le vol des zibelines, et en chasse depuis des mois, après l'assassin Nadouk. Ronson le salue : «On t'a donné la nouvelle ? — Il y a quatre semaines, et nous sommes en route depuis. — Que veux-tu faire ? Les policiers sont là, c'est à eux de faire la loi, Kapick. — Chacun sa loi l'Américain, et chacun son traîneau, le premier chasseur qui attrape l'ours pourra prendre sa peau.» Et le vieux chef hurle après ses rennes, les fouets claquent, une dizaine de traîneaux dévalent sur la rivière glacée... Les policiers suivent le train d'enfer que leur imposent les Lapons. Arrivés à proximité de la cachette de Nadouk, un pêcheur les arrête. Le criminel a pris la fuite vers le nord. (A suivre...)