Echec n La tentative de près d'un millier d'enfants de chouhada venus des quatre coins du pays pour observer un sit-in devant la présidence de la République, a été empêchée, hier, par un impressionnant dispositif sécuritaire. Arrivés, tôt dans la matinée, des troupes de personnes ont été encerclées devant le stade communal de Bir Mourad Raïs par la police antiémeute. D'autres ont été bloquées à la Côte (Birkhadem) par une haie de policiers, alors que plusieurs bus provenant de plusieurs wilayas de l'intérieur, notamment de Tizi Ouzou, Boumerdès, Chlef, Tipaza... ont été empêchés de rentrer à Alger, ce qui les a poussés à rebrousser chemin. A 12h, les protestataires ont tenté de franchir le dispositif policier, déployé au niveau de l'entrée du stade communal, pour marcher vers la présidence de la République, mais en vain. Selon les témoignages de certains manifestants sur place, cette tentative a engendré de violents affrontements entre les contestataires et les éléments antiémeute. Interrogé par InfoSoir sur les revendications des enfants de chouhada dont une lettre contenant la plateforme «devait être remise hier au président de la République», selon lui, le président de la Cnec (Coordination des enfants de chouhada), a indiqué qu'il s'agit de l'application de la loi relative au chahid parue sur le Journal officiel depuis déjà 11 ans, mais gelée du fait de la bureaucratie et du mépris envers cette catégorie de population. Cette loi est appliquée seulement en faveur des moudjahidine, les enfants de chouhada en sont exclus, lance un enfant de chahid hors de lui. La coordination revendique également l'application de l'article 25 de cette loi en faveur de tous les enfants de chouhada, sans exception. Celle loi stipule que la pension des veuves de chouhada doit être héritée par leurs enfants, alors qu'en réalité on l'attribue seulement à ceux qui n'ont pas de ressources financières, indique une fille de chahid. Les protestants demandent également l'application de la loi concernant l'attribution d'une licence d'importation de véhicules dans le cadre de la loi de finances 2011 et, enfin, l'adoption de la loi criminalisant la colonisation, a ajouté M. Bounedjma. «Face au silence affiché par l'Etat qui nous a complètement tourné le dos, nous avons convenu, lors de la dernière réunion de la Cnec à Jijel de durcir le ton pour faire valoir nos droits et surtout réclamer notre dignité. L'Algérie est un don de chouhada», a clamé un enfant de chahid. A 14h, M. Bounedjma a réuni les membres de la coordination des 42 wilayas pour désigner 3 représentants chargés de remettre la plateforme de lettre au premier magistrat du pays. «Nous ne sommes pas des perturbateurs. Nous ne sommes pas contre l'administration. Pourquoi donc cette répression ? s'interroge notre interlocuteur.» «On nous a collé l'étiquette d'avoir bénéficié de tous les avantages. Or, en réalité, selon certains sont sans pension, sans ressources financières, sans logement. Il y a même une veuve qui est morte dans une cave à Aïn Defla.»