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Plusieurs blessés, barrages filtrants, cordon de sécurité autour du siège de Sadi, interdiction de rassemblement, arrestations Des milliers de policiers pour empêcher la marche du RCD
Le parti de Saïd Sadi a été empêché, hier, de marcher à Alger, après son appel d'il y a une semaine. Un impressionnant dispositif de sécurité de milliers de policiers en uniforme et en civil, quelque 15.000 hommes selon des sources, ayant été déployé autour de la capitale pour empêcher cette marche, tout cela appuyé par des hélicoptères qui survolaient, depuis les premières heures de la matinée, la Place du 1er Mai dans le centre d'Alger. L'accès à la place était autorisé et les rues y menant n'étaient pas fermées, mais les services de sécurité empêchaient tout rassemblement de plus de 10 personnes. A l'Est d'Alger, plusieurs barrages filtrants de police et de gendarmerie ont été mis en place. Aux Bananiers, les automobilistes passaient près d'une heure à attendre. Les policiers contrôlaient particulièrement les véhicules en provenance des wilayas de Tizi-Ouzou, Bouira et Bejaïa. Du balcon du siège du RCD, à la rue Didouche Mourad, Saïd Sadi s'adressera à la foule avec un haut-parleur. Il accusera la police d'avoir empêché des participants, venus d'autres wilayas, de rejoindre Alger. «Les trains et les bus ont été bloqués», dira-t-il. Ceux qui se trouvaient au siège du RCD seront empêchés d'en sortir par les CRS. Des centaines de partisans du RCD, massés devant le siège de leur parti, rue Didouche Mourad en plein centre d'Alger, étaient encerclés vers 10h par d'importantes forces antiémeutes et des policiers en civil, ceci pour les empêcher de se diriger vers la place du 1er Mai d'où devait s'ébranler la marche en direction du siège de l'Assemblée populaire nationale. La foule commençait à grossir. Des manifestants continuant d'arriver. Les balcons des immeubles avoisinants étaient bondés de curieux qui suivaient de loin la manifestation. A 10h30, une deuxième tentative de sortie des responsables et des militants du RCD est faite. Elle sera repoussée par les forces antiémeutes à l'aide de leurs boucliers. Les manifestants scanderont alors des slogans tels que «pouvoir assassin», «ulach smah ulach» et «Djazair houra démocratia». La police arrêtera des manifestants à proximité du siège du RCD. Ils seront conduits aux commissariats avoisinants. On ignore le nombre de personnes arrêtées. La police interviendra ensuite d'une manière musclée contre les manifestants, faisant plusieurs blessés. Le député Athmane Mazouz sera touché au visage. Selon Saïd Sadi, qui s'est adressé à la presse, des bus pleins d'étudiants ont été interceptés et leurs occupants dirigés vers des commissariats d'Alger. A 11H35, le siège du RCD, à la rue Didouche Mourad, est toujours encerclé. La tension est vive. Une dizaine de blessés seront évacués vers les hôpitaux. La tension monte d'un cran. Un groupe de manifestants réussira à percer le dispositif de sécurité déployé à proximité des locaux du parti de Saïd Sadi tentant de se diriger vers la Place du 1er Mai. Des affrontements éclateront avec les forces antiémeutes. La tentative échouera finalement. Le groupe ne réussira pas à rallier le lieu de rassemblement. Quelque temps après, les affrontements cesseront et le calme reviendra. La police renforcera sa présence sur les lieux alors que les manifestants continueront à scander toujours des slogans hostiles au pouvoir. Plusieurs manifestants sont toujours contenus à l'intérieur de l'immeuble abritant les bureaux du parti de Saïd Sadi scandant «pouvoir assassin», «Djazaïr horra démocratia» et entonnant des chants patriotiques. Les forces antiémeutes regardent sans intervenir. Selon le député Noureddine Aït Hamouda, au moins 20 manifestants ont été arrêtés par la police. Vers 13h45, Saïd Sadi quittera le siège du RCD avec plusieurs membres de la direction du parti. Le siège du parti est toujours encerclé par un important dispositif policier. L'attroupement qui s'est formé à l'extérieur est en cours de dispersion. Selon Rafik Hassani, député du RCD :«nous n'avons pas encore de bilan définitif, mais il y a des blessés et beaucoup d'arrestations. J'ai moi-même pris en charge trois personnes touchées».