Escalade n Environ 10 000 enfants sont victimes tous les ans en Algérie de violences, dont 2 000 de viols, selon des chiffres annoncés par la Forem. La Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) a estimé que ces chiffres seraient plus importants. «Le nombre d'enfants victimes de violences peut aller jusqu'à 50 000 cas, car la plupart des cas ne sont pas déclarés», affirme le président de la Forem, Mustapha Khiati. S'exprimant en marge d'une rencontre à l'occasion de la Journée mondiale des droits de l'enfant, le pédiatre déplore la «passivité» des citoyens devant de tels cas relevant le bilan de la Dgsn durant le premier semestre 2010 faisant état de «2 725 enfants maltraités, dont 16 sont décédés». Toutefois, le plus inquiétant, c'est de voir cette violence s'inviter dans les établissements scolaires. Les professionnels de l'enfance considèrent, d'ailleurs, l'école comme un terrain inexploré par les enquêtes menées sur ce phénomène et qu'«aucun chiffre n'est en mesure de faire la lumière sur la question». En d'autres termes, en dépit des efforts consentis dans la lutte et la prévention de ce phénomène, beaucoup reste à faire. Les faits sont là. La violence des enseignants à l'égard des enfants en milieu scolaire continue de soulever des interrogations parmi les parents d'élèves, d'autant que le recours au châtiment corporel est toujours observé en dépit de l'interdiction du ministère de l'Education nationale et de la condamnation unanime de cette pratique par les parents d'élèves. Pourtant, selon la loi n°08-04 du 23 janvier 2008, portant orientation sur l'éducation nationale, «les châtiments corporels, les sévices moraux et toutes formes de brimades sont interdits dans les établissements scolaires». Au cas où cette loi serait transgressée par les enseignants, il va sans dire qu'ils sont inévitablement sanctionnés par leur administration. Cependant, malgré le caractère délictueux de leur geste, ils ne subiront aucune poursuite judiciaire. Ainsi, entre ce qui est prévu par la loi et ce qui se passe sur terrain, un large fossé les sépare. Il ne se passe pas un jour sans qu'on entende parler de ces «éducateurs» qui recourent à la violence pour corriger leurs élèves. Dans certains cas graves, la situation dérape allant jusqu'à porter préjudice à l'enfant. La violence dont font preuve ces enseignants, censés refléter les valeurs de l'institution qui les emploie, l'école, — des valeurs d'intégration, de socialisation et d'éducation de l'enfant — provoque inéluctablement celle des élèves, qui finissent par nourrir un sentiment de vengeance. Les élèves humiliés iront jusqu'à des actes parfois gravissimes coûtant la vie à l'enseignant. Une situation que les professionnels de l'enfance imputent aux carences dont souffre le système éducatif algérien, notamment au niveau de la formation des instituteurs. Une formation qui devrait, selon les spécialistes, leur permettre de maîtriser les méthodes modernes d'enseignement se basant sur la psychologie et le dialogue. La violence envers l'enfant est un fléau à bannir !