Armistice n Le chef du gouvernement libyen, Baghdadi Mahmoudi, s'apprête à envoyer un message aux dirigeants internationaux pour leur proposer un cessez-le-feu immédiat sous contrôle de l'ONU. Selon une lettre, dont le journal le quotidien britannique The Independent affirme avoir pris connaissance, le régime du colonel Mouammar Kadhafi est prêt à entamer des pourparlers sans conditions avec les rebelles, déclarer une amnistie et discuter d'une nouvelle Constitution. «La future Libye sera radicalement différente de celle qui existait il y a trois mois», affirme Baghdadi Mahmoudi, dans la lettre dont le quotidien publie des extraits. «Cela a toujours été notre projet. Mais maintenant nous devons accélérer le processus», ajoute-t-il. «Mais pour ce faire, nous devons mettre fin aux combats, commencer à discuter, nous entendre sur une nouvelle Constitution et créer un système de gouvernement qui reflète la réalité de notre société et soit à la fois conforme aux exigences d'une gouvernance moderne», indique encore le chef du gouvernement libyen. Le 15 mai dernier, Baghdadi Mahmoudi avait déjà affirmé que le régime libyen était prêt à un cessez-le-feu immédiat qui coïnciderait avec un arrêt des frappes de l'OTan, en recevant l'envoyé spécial de l'ONU Adbel-Elah al-Khatib. De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a réitéré son appel aux autorités libyennes pour un «vrai cessez-le-feu» et des «négociations sérieuses» sur une transition politique. Plus de deux mois après le début de l'intervention militaire internationale et le refus persistant du dirigeant libyen de quitter le pouvoir. Le président américain, Barack Obama, et le Premier ministre britannique, David Cameron, se sont engagés hier, à Londres, à maintenir la pression militaire sur le régime libyen. M. Obama a affirmé que les frappes continueront «jusqu'à ce que les attaques de Kadhafi contre les populations civiles cessent». «Il est impossible d'imaginer un futur pour la Libye avec Kadhafi au pouvoir, il doit partir», a renchéri M. Cameron. Selon une source gouvernementale britannique citée par The Independent, les pays occidentaux pourraient accepter un cessez-le-feu à la condition que Kadhafi parte en exil. Sur le terrain, quatre explosions ont été entendues hier soir dans la capitale libyenne, cible depuis deux jours de raids intensifs de l'Otan qui avait mené plus tôt des raids sur la ville de Nalout (ouest), selon l'agence libyenne Jana. Des avions de chasse continuaient à survoler la capitale. Jana avait indiqué que des raids de l'Otan on visé des «sites civils et militaires», à Nalout, à 230 km à l'ouest de Tripoli, dans la zone montagneuse du Djebel Nafoussa, théâtre depuis plusieurs semaines d'affrontements entre la rébellion et les forces du colonel Mouammar Kadhafi. Le secteur de la résidence du colonel Kadhafi, près du centre de Tripoli, avait été la cible de raids intensifs de l'Otan, lundi et mardi soir. Ces bombardements avaient fait trois morts et 150 blessés.