Constat n Le secteur du textile est moribond. Des centaines d'entreprises publiques et privées ont été fermées et des milliers d'emplois perdus. Les pouvoirs publics ont pris conscience de cette situation et ont décidé de mettre en place un plan de sauvetage pour ce secteur. Toutefois, les lourdeurs bureaucratiques risquent de compromettre les chances de sa «remise» en vie. L'Etat a consacré plus de 134 milliards de dinars dont une partie de 40 milliards va à l'investissement et près de 95 milliards sont consacrés à l'assainissement financier, dettes bancaires, fiscalité, dettes envers la sécurité sociale, a indiqué, ce matin, le président de la Fédération nationale de textile, Amara Takdjout, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. «On peut repêcher le secteur», a-t-il insisté. La dette des entreprises publiques du textile est estimée à 95 milliards de dinars. La dette bancaire est fiscale est effacée, celle parafiscale liée à la CNAS est en discussion, elle sera rééchelonnée ou carrément effacée, a-t-il précisé. Maintenant, a-t-il dit, il va falloir ramener l'ensemble des entreprises à faire leur plan d'investissement et d'aller vers investissement et formation, etc. Toutefois, un énorme retard est enregistré dans la mise en application de ce programme de sauvetage. «Le processus est actuellement long et il va falloir faire vite parce que les décisions ont été prises le 3 mars. Nous sommes en juin et on risque de passer l'année sans pour autant aboutir à un démarrage de ce processus. La contrainte est au niveau du Trésor et des banques qui doivent libérer les entreprises en leur offrant le soutien financier nécessaire dans les meilleurs délais. Il n'est pas question de se laisser aller dans des obstacles bureaucratiques et des petits calculs», a déploré M. Takdjout. Les entreprises, a-t-il insisté, ne peuvent pas «attendre six mois de plus pour le lancement des programmes d'investissement car il s'agit de répondre aux besoins de nos citoyens. Il faut avoir des produits à la portée de nos citoyens et créer des emplois dans le secteur économique». Le plan de sauvetage en question consiste en la récupération des entreprises publiques dissoutes sise notamment à l'est du pays, à Aïn Beïda, Tébessa, Meskiana, ainsi que l'usine de la chaussure à Frenda (Tiaret) et celle de Aïn Sefra (Naâma). Les entreprises privées seront également concernées. «Il faut aider les PME privée qui exercent dans la transformation. La dernière tripartite a conclu à cela en mettant en place tout un processus de relance et d'aide à ces entreprises privées», a affirmé l'invité de la radio nationale. Dès les années 1980, a-t-il rappelé, il y avait plus de 400 entreprises privées dans la confection qui employaient plus de 150 000 salariés. «Ces entreprises ont toutes disparu. On a cassé tout ce qu'on avait en main, et on n'a pas su créer autre chose. C'est regrettable. Aujourd'hui, on a pris conscience que nous sommes en retard», a-t-il déploré.