Resume de la 46e partie n Le prince Ali reçoit la visite d'un ange qui lui révèle qu'il doit passer sept années de malheur dans sa vie. Il choisit de les passer dans sa jeunesse. Il va retrouver son père et lui dit : — Mon cher père, je dois partir ! Le père est surpris par cette décision. — Partir, mais où veux-tu aller ? Le prince hésite. Va-t-il lui révéler la vérité ? — Je dois m'acquitter de certaines tâches… Le père soupire. — Je vois que tu ne veux rien me dire… — Père, je te promets de tout te dire à mon retour… — J'attendrai le temps qu'il faudra. je suppose que tu seras absent un certain temps. — Sept années, mon père ! — Sept années ! — Ne t'inquiète pas, je reviendrai, si Dieu veut ! Le roi soupire encore. — Va, mon fils, que Dieu t'accompagne ! je t'attendrai. Le lendemain, le prince prend la route. Son père lui a donné le meilleur cheval, ainsi qu'un coffre plein d'or. Ainsi, il pourrait lui servir en cas de besoin. A peine a-t-il quitté les limites de son royaume que le cheval s'arrête. Le prince tente de le faire repartir, mais l'animal refuse. Alors, il met pied à terre. — Pourquoi refuses-tu d'avancer ? La bête se cabre. Elle échappe au prince et s'enfuit. — Reviens ! Mais avant qu'il ne la rattrape, la terre s'ouvre sous ses pattes et elle est comme avalée. Le prince se précipite et cherche à sauver le coffre mais il disparaît, avalé par la terre. — Hélas, se plaint-il, j'ai perdu mon or ! Mais il lui reste encore ses beaux vêtements et, au fond d'une poche, quelques pièces d'or. De quoi se débrouiller un certain temps. Mais il réfléchit. — A quoi bon ces vêtements et ces pièces puisque je dois être malheureux pendant sept années ? C'est le destin qui m'a été prescrit par Le Créateur, je dois me soumettre à sa volonté et accepter mon sort ! Il erre dans la campagne et rencontre un berger. — J'ai un marché à te proposer, lui dit-il, échange ta tunique en guenilles contre mon beau costume de soie et mon burnous. Tu me donneras aussi un agneau. Je l'égorgerai et ne prendrai que sa panse et ses boyaux, je t'abandonnerai le reste. Le berger est étonné par cet étrange marché mais, bien entendu, il accepte avec joie. Jamais, de son existence, on ne lui avait fait une telle offre ! Le prince lui donne son costume et son burnous et revêt la tunique, toute rapiécée. Puis il égorge l'agneau, enlève sa panse et ses boyaux et les met sur sa tête. En route, il achète avec ses pièces d'or, une vieille mule qui tient à peine sur ses pattes. «Mes sept années de malheur ont vraiment commencé», se dit-il. Et il entre dans un pays inconnu. (A suivre...)