Verdict n Huit opposants chiites de Bahreïn, ayant animé la contestation contre le régime, ont été condamnés aujourd'hui à des peines de prison à perpétuité pour complot par un tribunal spécial, a annoncé l'agence officielle BNA. Le tribunal a également condamné 13 autres opposants à des peines allant de 2 à 15 ans de prison, a ajouté l'agence. Les 21 prévenus, dont sept en fuite, ont été reconnus coupables d'avoir «formé et dirigé un groupe terroriste visant à changer la Constitution et le régime monarchique». Ils sont également accusés «d'avoir été en contact avec un groupe terroriste à l'étranger, qui agit dans l'intérêt d'un pays étranger en procédant à des actes hostiles contre le royaume de Bahreïn» et d'avoir procédé à une «collecte de fonds pour ce groupe». Les personnes condamnées ont la possibilité d'interjeter appel. Parmi elles, figurent Hassan Mashaimaa, le chef du mouvement de l'opposition chiite Haq, condamné à la perpétuité, et Abdelwahab Hussein, chef du mouvement islamique chiite Wafa, qui a écopé de la même peine. Les deux groupes avaient appelé à l'instauration d'une «République» à Bahreïn pendant la vague de contestation qui a secoué le petit royaume dirigé par la dynastie sunnite des Al Khalifa de la mi-février à la mi-mars. Le militant chiite des droits de l'homme, Abdelhadi al-Khawaja, a été également condamné à une peine de prison à perpétuité. Même verdict pour un autre militant faisant partie de Haq, Abdeljalil al-Singace, souffrant d'une paralysie des jambes. L'un des rares sunnites du groupe, Ibrahim Chérif, chef du mouvement Waed, une formation de la gauche laïque, a écopé de cinq ans de prison. La vague de protestation populaire, animée essentiellement par les chiites, et sa répression ont fait entre la mi-février et la mi-mars 24 morts, selon Manama. Quatre manifestants sont morts depuis en détention. Les chiites majoritaires parmi la population locale voulaient des réformes politiques avec l'instauration d'une véritable monarchie constitutionnelle limitant les pouvoirs de la famille royale des Al-Khalifa. Des organisations de défense des droits de l'homme ont dénoncé la répression à Bahreïn et se sont élevées contre la condamnation à mort la semaine dernière, de quatre chiites reconnus coupables d'avoir tué deux policiers lors des manifestations. Les autorités ont écrasé la contestation et fait appel à des troupes d'une force commune du Conseil de coopération du Golfe (CCG) dont Bahreïn fait partie, celle du «Bouclier de la péninsule». Des troupes saoudiennes ont été dépêchées à Bahreïn. Les Emirats arabes unis y ont déployé des policiers et le Koweït une force navale. Le CCG comprend également le Qatar et le sultanat d'Oman.