Coutume n Censé être un mois de piété, de solidarité et d'entraide, le ramadan est une source d'inquiétude pour les Algériens, notamment ceux à faibles revenus. Pour eux, le ramadan est synonyme de hausse des prix. Après une certaine période de stabilité, les prix des produits de première nécessité connaissent une hausse vertigineuse, quelques jours avant le ramadan. Cette hausse des prix n'épargne aucun produit, mais elle concerne beaucoup plus les fruits et légumes. Les prix de ces derniers connaissent une hausse excessive, devenue cyclique ces dernières années. Depuis trois ou quatre ans, ou peut être plus, le ramadan est le mois de toutes les hausses. Et cela risque d'être le cas en ce ramadan. Ayant un pouvoir d'achat dérisoire, un salaire insignifiant et, parfois, largement en dessous du Snmg, le mois sacré du ramadan est une «dure épreuve» pour la grande majorité des ménages. Et comme «le malheur des uns fait le bonheur des autres», les commerçants voient en ce mois, le moment propice pour faire le maximum de gains. Ils se frottent les mains à l'approche de chaque ramadan. Toutefois, une question mérite d'être posée : pourquoi les prix augmentent-ils de cette façon à quelques jours du mois sacré ? Difficile d'apporter une réponse. Certains commerçants, plus francs, affirment que ce mois est une aubaine qui se présente rarement pour eux. Ils disent qu'ils travaillent mieux car, durant cette période, tout se vend. C'est la raison pour laquelle les étals pullulent sur la voie publique pour vendre tout ce qui peut rapporter quelques sous. Et Les produits proposés s'écoulent incroyablement vite. Les commerces de détail sont pris d'assaut par les citoyens qui vident leurs poches, chaque jour, avant la rupture du jeûne. Face à cette flambée vertigineuse des prix des produits de large consommation avant et durant le ramadan, les pouvoirs publics, à leur tête le ministère du Commerce et celui de l'Agriculture et du Développement rural, annoncent, comme à l'accoutumée, des mesures pour lutter contre la spéculation et la hausse des prix. Ils tiennent également à rassurer les citoyens quant à la disponibilité des produits de large consommation. Ainsi, d'importantes quantités de produits, notamment les viandes, sont-elles importées pour inonder le marché et, par conséquent, abaisser les prix. En outre, si certains commerçants considèrent que le ramadan est un mois propice pour se faire un peu plus d'argent, d'autres, en revanche, se défendent et estiment qu'ils ne sont pas à l'origine de ces hausses des prix et que, pour eux, c'est un mois comme tous les autres. «Pour nous, il n'y a pas de différence entre le ramadan et les autres mois», concluent-ils.