Obéissant à une consigne martiale, les prix des fruits, légumes et viandes ont pris un envol spectaculaire. Sur les étals des principaux marchés de la ville de Souk-Ahras, les ardoises sont toutes revues à la hausse. Comme obéissant à une consigne militaire, les prix des fruits, légumes et viandes, affichés au niveau des étalages des marché ont pris un envol spectaculaire. Nous sommes seulement au 6e jour du Ramadan, mois de piété, de tolérance et d'entraide malheureusement la spéculation bat son plein avec l'appât du gain facile. Les prix des fruits et légumes flambent, c'est dire que la préméditation n'y est pas étrangère; au marché des fruits et légumes à la cité Harirèche Abdelatif, les prix ont varié parfois du simple au double; les plus convoitées d'entre ces denrées, la pomme de terre et la tomate sont de nouveau hors de portée. Ainsi, le premier légume est cédé à pas moins de 20 DA, alors que la tomate oscille entre 30 et 40 DA. Le prix de l'oignon, le légume aussi nécessaire qu'indispensable dans diverses préparations culinaires, est passé du simple au double, la mercuriale l'affiche à 30 DA, le fenouil et la salade verte (laitue) à 50 DA, même le persil et le céleri qui ne dépassaient pas habituellement les 10 DA sont cédés à 20 DA, quant à l'haricot à égrener, il continue de tenir la dragée haute aux autres légumes et se maintient toujours à 110 DA. Quant à la viande de veau, dans les boucheries elle est écoulée à 620 DA, celle de l'agneau atteint facilement les 640 DA. Les consommateurs et notamment ceux dont la bourse est limitée qui constituent la majorité de la population ne savent plus à quel saint se vouer et se demandent comment gérer leurs maigres revenus. Durant le mois de Ramadan, les commerçants règnent en maîtres alors que les autorités publiques n'ont aucune prérogative pour intervenir et faire cesser les fluctuations des prix qui connaissent une ascension vertigineuse. Le marché est libre, nous dit un citoyen interrogé par nos soins: «Une profusion de denrées mais la stabilité n'est pas à l'ordre du jour», à telle enseigne que le budget réservé pour ce mois où la table doit être ostensiblement garnie pour assouvir les désirs du jeûne ne peut être fixé pour les ménages, faute de données précises. Les commerçants profitent de cette situation pour engranger le maximum de bénéfices. Chaque année, le scénario se répète, les prix des produits de large consommation pendant le mois sacré du Ramadan connaissent une hausse vertigineuse. Chercher d'où vient la faille équivaut à chercher une aiguille dans une botte de foin car les acteurs impliqués dans les circuits de vente se renvoient la balle. Les détaillants accusent les grossistes, ces derniers, les mandataires aux halles et ainsi de suite, une chaîne interminable où les maillons sont enchevêtrés sans que l'on puisse démêler l'écheveau et identifier ceux qui tirent réellement les ficelles pour justifier ces pratiques. On parle de spéculation mais à aucun moment on évoque la mise en place d'un dispositif pour réguler le marché et mettre fin à cette incurie, qui n'a que trop duré. Pour ainsi dire, l'Etat ne doit pas se décharger de son rôle de régulateur pour justement ne pas laisser la spéculation s'ériger en loi du marché.