Première n Ce ramadan 2005 est un mois exceptionnellement clément, après plusieurs années où les trente jours de piété et de solidarité étaient synonymes de flambée des prix des produits alimentaires. Ce constat est valable aussi bien pour les marchés de Tizi Ouzou, Fréha, Tadmaït que ceux de Draâ Ben Khedda et Tizi Rached. A Tadmaït, le marché est situé à la sortie de la ville en bordure de la RN 12 et à quelque 17 km du chef-lieu de wilaya, un emplacement idéal même si le site ne réunit pas toutes les commodités et conditions requises. Les commerçants refusent cependant d'en être délocalisés et les autorités communales ainsi que les habitants de Tadmaït ont lutté pour son maintien après les tentatives des services de la wilaya de le transférer vers le site de Tala Athmane. Le marché est régulièrement approvisionné en fruits et légumes frais. Aussi, depuis son installation il y a un peu plus de trois ans, les prix ont connu une baisse au niveau de la localité au grand bonheur de ses habitants pour le ramadan. Une légère hausse de 5 à 10 DA a été enregistrée pour certains produits, aux premiers jours du mois, avant que la situation ne redevienne normale. Un homme d'une soixantaine d'années, qui sillonnait les allées du marché, dira : «Le ramadan de cette année est clément, les prix n'ont pas augmenté et je peux faire mes achats comme je le faisais avant. Je n'ai pas à compter mes sous ou à renoncer à un légume parce qu'il est cher.» Une femme rencontrée en ville lancera : «Cette année, je ne suis pas obligée de réduire les légumes dans ma chorba. Les années précédentes, la carotte et la courgette étaient inaccessibles.» Au marché de Draâ Ben Khedda, le constat est le même. Situé en ville, celui-ci connaît, tout au long de l'année, une grande affluence due à la qualité de la marchandise et aux prix qui sont à la portée de toutes les bourses. Une jeune fille de Betrouna dira qu'elle préfère faire ses achats à Draâ Ben Khedda où les légumes sont toujours frais et les prix raisonnables, plutôt que de se rendre au marché de Tizi Ouzou, pourtant plus proche. A Draâ Ben Khedda comme à Tadmaït, les prix n'ont pas augmenté, il y a même des marchands qui affichent des réductions à l'occasion du ramadan, ce qui est une première dans l'histoire du mois sacré dans notre pays, ne cessent de répéter les consommateurs. Tizi Ouzou, la rue des Frères-Aïem, connue plutôt sous l'appellation «le marché», en référence au marché couvert qui y est implanté, est bondée de monde. Les odeurs du poisson se mêlent agréablement à celles des herbes aromatiques. Le marché ne désemplit à aucun moment de la journée et la circulation automobile au niveau de cette rue est quasi impossible. Les prix sont sensiblement bas par rapport à ceux pratiqués par les vendeurs de fruits et légumes de la ville. D'ailleurs, pour faire face à la forte affluence que ne peut contenir la bâtisse exiguë du marché, les commerçants ont occupé la chaussée. Un vendeur affirme : «Il y a une forte demande, mais l'offre est plus importante ce qui s'est répercuté sur les prix des fruits et légumes qui sont restés stables.» Mais notre interlocuteur précise qu'un autre élément intervient sur les prix pratiqués, il s'agit de la météo : «Tant qu'il fait beau, la situation restera stable, mais les prix risquent d'augmenter s'il pleut et que cela persiste.» Aux marchés de Tizi Rached et de Fréha, une légère hausse est constatée comparativement aux prix pratiqués à Tizi Ouzou, Draâ Ben Khedda et Tadmaït puisque, nous explique-t-on, les marchands s'approvisionnent principalement du marché des fruits et légumes de Tizi Ouzou.