Situation n Les marchés de fruits et légumes de la wilaya sont inondés, ces derniers jours, de produits frais, récoltés dans plusieurs régions des Bibans, réputées pour leurs cultures maraîchères, a-t-on constaté. Pas moins de 14 produits agricoles de qualité sont produits localement, affirme la direction des services agricoles de la wilaya, en faisant observer que ces produits sont arrosés avec de l'eau de sources, ruisselant directement des montagnes. Selon la DSA, le soutien et l'aide de l'Etat à la production agricole ont permis aux producteurs d'étendre leurs parcelles et, surtout, de forer des puits dans cette région, riche en eaux souterraines, pour l'irrigation de leurs cultures. Les cultures maraîchères, connues par la population depuis des lustres, sont notamment répandues dans les localités de Boulhaf, dans la commune de Sidi Embarek, de Teguelait (Bordj Ghedir), d'Oued Lakhdar (El-Hammadia) et de Medjana. Toutes les parcelles réservées à ces cultures se trouvent en contrebas des montagnes du Nord de la wilaya, en l'occurrence Djaâfra et Zemmourah, ou de celles du Sud-Est, à savoir les monts de la daïra de Bordj Ghedir et d'El-Hammadia. Les consommateurs, qui se réjouissent du fait que tous les fruits et légumes sont produits abondamment sur champ, déplorent toutefois l'augmentation allant crescendo de leurs prix, à l'exemple de ceux du melon, de la pastèque, de la tomate dite de montagne, du poivron, du piment de Boulhaf, de la citrouille d'Ouled Lakhdar (connue pour pouvoir être conservée jusqu'à 4 mois), ainsi que de la pomme et de la poire de Sidi Embarek. Toutes les exploitations appartiennent à des producteurs privés qui les travaillent de génération en génération, donnant ainsi lieu à un savoir-faire ancestral parfaitement conservé dans ces régions, ce qui n'est pas le cas dans d'autres localités de la wilaya. Ici, l'on continue à produire selon des conceptions traditionnelles, même si le machinisme a été introduit par certains producteurs, notamment pour l'irrigation. Le savoir-faire manuel reste malgré tout de rigueur, comme pour le désherbage, le ramassage des pierres dans les parcelles de culture ou encore le bouturage des arbres fruitiers, en particulier les figuiers, les pommiers et les poiriers, a souligné notamment Ameur Benziouche, producteur de fruits et légumes dans la commune de Sidi Embarek. Aujourd'hui, toute cette production, qualifiée de «bio» est écoulée sur les marchés de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj par les producteurs eux-mêmes, à des prix que les consommateurs continuent, cependant, de juger excessifs. A titre d'exemple, le melon de Boulhaf, le plus réputé, est écoulé à 80 DA le kg alors que celui provenant d'autres régions du pays est vendu à 50 DA. «C'est vrai que les prix sont élevés par rapport aux fruits et légumes des autres régions, mais la main-d'œuvre, pour la semence ou la cueillette, est lourdement rémunérée de nos jours», rétorquent des producteurs qui revendiquent, par ailleurs, un label pour leurs produits, notamment ceux de Boulhaf et de Teguelait.