Rendez-vous n Des journées du cinéma arabe se tiendront à Paris du 15 au 18 septembre et ce, à l'initiative de l'Association du cinéma euro-arabe. Cette manifestation cinématographique est consacrée au printemps arabe. Selon les organisateurs, «50 films (en provenance d'Egypte, du Maroc, de Syrie, de Tunisie, d'Algérie, d'Irak, d'Arabie saoudite, du Liban...) annonciateurs des Révolutions du «Printemps arabe» ou tournés au coeur des événements en 2011» sont à l'affiche de cette manifestation cinématographique qui est la première entièrement consacrée aux événements de ces derniers mois dans les pays arabes. Interrogée sur la raison l'ayant entraînée à organiser une manifestation consacrée à la cinématographie arabe, l'Association du cinéma euro-arabe répondra : «Le cinéma ne peut ignorer, à l'heure actuelle, les changements politiques et sociaux que connaissent des pays arabes traversés par des révolutions et des mouvements de contestation populaire», et de souligner : «Les cinéastes confirmés sont à l'œuvre, des jeunes cinéastes également mais aussi des jeunes qui n'ont jamais pris la caméra et qui sont portés par leur révolution, témoignent.» Quant à savoir les critères de la sélection des films, Isabelle Buron pour qui il y a plusieurs contestations et révolutions avec cependant leur spécificité, nous explique : «Nous avons voulu autant montrer le Printemps arabe mais aussi le Printemps du cinéma. Un nouveau souffle cinématographique traverse le film Sur la planche de Leïla Kilani, tant sur le contenu que sur la forme. De plus nous avons choisi de montrer des films annonciateurs de ces mouvements populaires, tels que Noce d'été pour la Tunisie et Femmes du Caire pour l'Egypte, La longue nuit pour la Syrie.» Figure parmi la sélection un seul film algérien On ne mourra pas d'Amel Kateb qui est d'ailleurs une coproduction franco-algérienne, alors que les autres pays comme la Tunisie, l'Egypte ou encore le Maroc sont à l'affiche avec plusieurs productions. «Il y a en effet un seul film algérien qui figure dans la sélection», dit-elle, tout en précisant : «C'est un film réalisé en 2010 qui en dit long sur l'univers carcéral de l'intégrisme pendant les années 90. Le titre à lui seul On ne mourra pas traduit la volonté de ne pas être sous la dictature d'une pensée unique intolérante. Cela rejoint la dignité et la liberté d'opinion demandées par des milliers de jeunes Arabes actuellement.» Notons qu'en marge des projections, des séances débats en présence des réalisateurs, des tables rondes, des concerts et d'autres événements viendront enrichir ce rendez-vous cinématographique. L'Association du cinéma euro-arabe a été créée à Paris par un groupe de professionnels, issus de part et d'autre de la Méditerranée. Son objectif consiste à jeter un pont dans le domaine de la production, de la distribution et de la promotion d'œuvres cinématographiques et audiovisuelles arabes, euro-arabes et européennes. «Nous souhaitons optimiser les échanges, encore insuffisants, entre les pays arabes et les pays de l'Union européenne en matière de cinéma et d'audiovisuel, ainsi que ceux existant entre les pays arabes eux-mêmes», souligne-t-elle. Et d'ajouter : «Les activités de l'Association du cinéma euro-arabe doivent permettre une meilleure connaissance réciproque à travers la diffusion régulière et/ou événementielle d'œuvres cinématographiques et audiovisuelles des deux rives de la Méditerranée. Ces activités permettront de former et de sensibiliser un nouveau public à des cinématographies encore trop méconnues de part et d'autre.» Ainsi, l'Association du cinéma euro-arabe s'emploie à établir des programmations de films arabes, euro-arabes et européens, fictions et documentaires, sur des thèmes particuliers et ce, à travers des rencontres et manifestations cinématographiques qu'elle organise. Yacine Idjer