Le ministre des Affaires étrangères qui intervenait, hier, dans un symposium à l'ONU sur la coopération internationale contre ce fléau, a estimé que ce chiffre illustre le succès de la politique de réconciliation. Celle-ci n'empêche pas, a-t-il néanmoins précisé, une lutte sans relâche contre le terrorisme dont l'un des leviers de renforcement actuellement, est le payement des rançons, auquel l'Algérie est fermement opposée. «La politique ambitieuse de réconciliation et de dé-radicalisation a connu un franc succès puisqu'elle a permis la reddition et le retour dans la société et l'intégration en son sein d'un nombre important de terroristes, de l'ordre de 10 000.» C'est ce qu'a affirmé le ministre des Affaires étrangères, hier, dans son intervention au Symposium sur la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme, organisé dans le cadre de la 66e Assemblée générale de l'ONU. Cela étant, notre ministre des Affaires étrangères a rappelé devant l'ONU la lutte menée par l'Algérie contre ce fléau, affirmant qu'il appuyait fortement la lutte contre le cyberterrorisme et l'utilisation par les groupes terroristes, des moyens de communication modernes dans leurs activités de recrutement et de radicalisation. Evoquant la coopération «très suivie» entre l'Algérie et l'ONU en matière de lutte contre le terrorisme, le ministre a affirmé que cela s'est traduit par la mise à disposition des Nations unies d'une quantité consistante de matériel documentaire, d'archives manuscrites et audiovisuelles, ainsi que de production de courts métrages et de documentaires. Se félicitant, par ailleurs, de l'accent mis par la résolution 1963 (2010) du Conseil de sécurité sur l'importance de focaliser les efforts sur la prévention, l'évaluation des menaces et des risques, ainsi que l'élimination des conditions de propagation du terrorisme à travers un suivi plus étroit de la mise en œuvre de la résolution 1624 (2005), Medelci a réitéré son opposition au versement de rançons «Le financement du terrorisme est l'un des leviers les plus puissants qui encourage ce phénomène.» Le chef de la diplomatie algérienne a, ainsi, mentionné que l'action développée par l'Algérie aux niveaux sous-régional, africain et au sein des Nations unies dans la lutte antiterrorisme contre le fléau de la prise d'otages et de leur libération en contrepartie de paiement de rançons, «participe dans une large mesure à la lutte contre l'entreprise de radicalisation et d'incitation au terrorisme». En effet, le ministre expliquera que «cette pratique sinistrement lucrative constitue un appel d'air aux composantes les plus vulnérables et les plus démunies des populations, dont particulièrement la jeunesse dans certaines régions du monde, à l'instar des pays de la sous-région du Sahel.» Dans ce sillage, M. Medelci a considéré que les démarches de sensibilisation des pays membres et des organismes internationaux en charge de la lutte contre le terrorisme quant à la problématique posée par le paiement des rançons se sont, notamment, traduites par l'adoption de la décision, au sein de l'Union africaine condamnant ce mode de financement. Cela s'est traduit aussi, a-t-il enchaîné, par l'adoption au sein de l'ONU, de résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité, «qui ont amorcé un pas encourageant dans le sens de la prise en charge de cette question». R. N. / APS