La cadence accélérée des rencontres entre responsables des pays du Sahel, le Mali, la Mauritanie, le Niger, l'Algérie, le Tchad, la Libye, et le Burkina Faso, montre la détermination de ces Etats à répondre aux défis qui se posent à la région du Sahel ainsi qu'à la prise en charge des problèmes communs. Cela d'autant plus que le communiqué final de la réunion d'Alger rappelle «la validité et la pertinence des conclusions» de la conférence ministérielle préparatoire de Bamako en novembre 2008. Ce qui est pour confirmer la viabilité et la validité du «cadre de consultations et de coopération régionale» dégagé lors de la rencontre de Bamako. Un engagement renouvelé par les responsables des sept pays du Sahel qui renseigne, on ne peut mieux, sur la portée de l'initiative de la tenue de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du Sahel dans la capitale algérienne. A propos de la lutte contre le terrorisme, le ministre algérien en charge des Affaire maghrébines et africaines a soutenu que les sept pays sont «réellement» rentrés dans une stratégie commune de lutte contre ce fléau. Pour sa part, le ministre de la Défense du Niger, Mamadou Ousseini, représentant du ministre des Affaires étrangères nigérien, tout en saluant l'initiative d'Alger, a relevé que «l'expérience algérienne nous est très utile pour régler le problème du terrorisme, touchant les pays de région. Ainsi, un cadre «plus harmonieux» pour la concertation est impératif. Ce qui augure une intensification dans la concertation et l'approfondissement de la coopération entre les différents secteurs en charge de la lutte contre le terrorisme et ses réseaux de soutien, le trafic d'armes et de drogue, et le blanchiment d'argent pour ne citer que ces derniers. La concertation entre les pays du Sahel se fera à une fréquence régulière dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et ses connexions. Condition sine qua non pour la stabilité et la sécurité dans la région et par conséquent celles de chaque pays. Pour les ministres des Affaires étrangères du Sahel, «la prévention et la lutte contre le terrorisme et ses connexions» devraient être précédées par une approche intégrée, coordonnée et solidaire. Un engagement qui devrait se traduire par le respect des accords bilatéraux déjà en cours et par leur renforcement en vue de répondre à toute évolution de la situation. Les sept ministres ont tenu, dans leur communiqué final, à mettre l'accent sur la bonne volonté politique accompagnant les engagements pris et la relance effective de cette coopération dans l'ensemble des domaines, plus particulièrement dans la lutte contre le terrorisme et ses connexions. Cela en prenant compte les dessous de la libération de l'otage français Pierre Camatte, un précédent grave qui ne doit pas se renouveler, d'où «la promotion d'une coopération régionale structurée, inclusive», indique le communiqué final en précisant «de bonne foi». Les sept pays réaffirment leur adhésion aux «principaux instruments juridiques internationaux de prévention et de lutte contre le terrorisme ainsi qu'à la convention de l'OUA (actuellement l'Union africaine)» que «leurs gouvernements entendent respecter et mettre en œuvre». Aussi, le document signé par les représentants des sept pays du Sahel à la réunion d'Alger souligne que la coopération bilatérale et régionale constitue «le cadre incontournable pour une lutte coordonnée, efficace, totale et sans concessions contre le terrorisme et ses connexions». Une déclaration politique en réponse aux approches de certaines puissances étrangères prônant dans le cadre de la lutte contre le terrorisme la mise en place dans la région sahélo-sahélienne de structures militaires, à l'exemple de l'Africom. A cela vient s'ajouter le rappel des sept pays dans le communiqué final de l'adoption, en juillet 2009, par l'Union africaine, de la décision 256 (XIII) qui «condamne le versement de rançons aux groupes terroristes». Cela d'autant plus que la paiement des rançons aux terroristes pour la libération des otages n'est autre que le financement du terrorisme au même titre que le trafic d'armes ou de drogue. Ils se félicitent, aussi, de l'adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies, en décembre 2009, de la résolution «introduisant la criminalisation du paiement de rançons à des personnes, groupes, entreprises ou entités terroristes.