évoquant la lutte antiterroriste dans le Sahel, Rezzag-Bara affirme : «L'Algérie veut mettre son expertise à la disposition de la communauté internationale» La Tribune 02-12-2010 «Beaucoup de pays nous (l'Algérie) sollicitent pour un échange d'expériences et d'expertises» en matière de lutte contre le terrorisme, a affirmé hier Kamel Rezzag-Bara, conseiller du président de la République, à partir de Londres, où il a présidé la délégation algérienne à la deuxième réunion du groupe de contact bilatéral algéro-britannique dans le domaine de la lutte antiterroriste transnational et les questions de sécurité connexes. Après avoir expliqué que l'Algérie discute avec des partenaires majeurs, notamment la Russie, l'Allemagne, la grande-Bretagne, les Etats-Unis, il a indiqué : «Nous avons largement prouvé que nous voulons mettre notre expertise à la disposition de la communauté internationale, dans le cadre de la stratégie mondiale des Nations unies de lutte contre le terrorisme.» «Les Nations unies ont déjà des relations très suivies avec nous sur, notamment la contre- radicalisation ou la déradicalisation», dira en outre Rezzag Bara, en rappelant que «l'Algérie a développé une approche approfondie sur le terrorisme, de ses modes opératoires et de ses acteurs» et qu'elle a d'ailleurs «payé très lourdement cette expertise». Il a estimé qu'«à côté des questions purement militaires, sécuritaires ou policières, la priorité dans le traitement de la question sécuritaire est politique». Il précisera, par ailleurs, que «la politique de paix et de réconciliation nationale, initiée par le président de la République, a mis un terme à la tragédie qu'a vécue l'Algérie et permis d'ôter toute forme de couverture politique et d'alibi idéologique aux activités terroristes». A l'heure actuelle, «nous développons en Algérie le combat contreles formes perverses des discours d'endoctrinement, d'apologie et de radicalisation ou d'intégrisme violent, qui permettent au terrorisme de continuer à tromper certains jeunes en les recrutant dans leurs aventures». Aussi, s'agissant de la situation au Sahel, il rappellera que l'Algérie a appelé à la coordination des actions dans la zone pour la sécurisation de la région. «Nos partenaires, a-t-il ajouté, ont le sentiment que l'Algérie a un rôle central à jouer dans la coordination sous-régionale pour lutter contre cette menace», devait-il préciser avant d'évoquer la conférence des ministres des Affaires étrangères des pays, en mars dernier, qui a abouti à la mise en place de «structures de réponse» à cette menace. L'invité de la Radio nationale a estimé, dans ce cadre, que «les pays de la région ont la pleine capacité de maîtriser les réponses appropriées à cette menace terroriste», et que ces mêmes pays «sont d'accord pour soutenir cette initiative algérienne». M. Rezzag-Bara a également rappelé la position de l'Algérie de rejet de «toute tentative d'ingérence» dans la région et qui appelle aussi à «un partenariat qui respecte la souveraineté des pays de la zone». L'Aqmi «est une menace qu'il ne faut pas exagérer ni ignorer aussi», a estimé M. Rezzag-Bara en rappelant que, «depuis 2003, l'industrie de prise d'otages par l'Aqmi lui a permis de financer ses activités». Ce qui explique la démarche de l'Algérie en direction de la communauté internationale visant à «développer des résolutions plus contraignantes pour prohiber le paiement des rançons». Dans ce domaine, «nos partenaires anglais épousent absolument notre point de vue, développent la même approche […] Nous pensons que de plus en plus de partenaires importants sur la scène internationale vont continuer à soutenir ces initiatives», a-t-il soutenu. Il a indiqué que l'Algérie «est en train de progresser dans le fait de persuader et de convaincre des partenaires majeurs de la justesse de notre position», ajoutant : «Nous recevons des signaux très encourageants de pays partenaires majeurs sur la scène internationale.» Quant à la coopération avec les Etats-Unis, «les contacts se sont toujours développés dans un cadre de compréhension, et les succès réalisés par notre pays dans sa confrontation avec le terrorisme font que les Etats-Unis discutent avec nous, nous consultent», précisera-t-il. L'Algérie attend la visite, vers le mois de février prochain, du chargé des questions de lutte contre le terrorisme au département d'Etat, dans le cadre d'un groupe de contact semblable à celui tenu avec les Britanniques sur ces questions, a révélé M. Rezzag Bara.