Honneur n Un hommage a été rendu à Tlemcen au cheikh Sid Ahmed Serri, pionnier de la musique andalouse et grand maître de l'école d'Alger, qui a constitué une passerelle entre les anciens maîtres de ce genre musical et les générations montantes. Une exposition sur «la nouba» a été organisée dans ce sens mardi soir à la maison de la culture Abdelkader-Alloula, par le département du patrimoine immatériel et chorégraphique de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Cet hommage a été également marqué par une table ronde animée par Nasreddine Baghdadi, directeur de l'archive à la Radio nationale et Fayçal Benkalfat, spécialiste en musique andalouse. Lors de cette rencontre conviviale, à laquelle ont pris part des fans de Sid Ahmed Serri, ses élèves et des amoureux de la musique andalouse, les deux conférenciers ont évoqué le parcours artistique de ce maître, à commencer par sa manipulation précoce des instruments de musique, tels que le luth ('oud). Sid Ahmed Serri a fait partie à partir de 1945 d'anciennes associations, à savoir El-Andaloussia, El-Hayat et El-Djazaïria, ce qui lui a permis d'intégrer la section de musique sous la houlette de Abderrazak Fakhardji, a-t-on évoqué. En 1948, il a été choisi comme meilleur interprète de la chanson andalouse, lui valant de rencontrer de grands maîtres et de faire une apparition dans les studios d'enregistrement de la radio et de la télévision. Il devint ainsi célèbre sur la scène artistique et cheikh (maître), «tout en restant modeste», a souligné M. Baghdadi. En 1952, Serri a présidé l'association El-Djazaïria, devenue par la suite El-Mossilia, passant du statut d'élève à celui de professeur pour enseigner à l'Institut de musique d'Alger. En 1989 il a été élu par ses collègues artistes président de l'Association de protection et de promotion de la musique classique algérienne, ensuite, en 2006, président de la Fédération nationale des associations de la musique classique algérienne, a-t-on ajouté. Né en 1926 à La Casbah (Alger), Sid Ahmed Serri a composé une série de noubas en collaboration avec son collègue Rachid Mahi et écrit plusieurs articles. Il a également pris part à des entretiens et des conférences portant sur la musique andalouse et fut décoré en 1992 de l'ordre du mérite national. Dans une allocution prononcée à la clôture de cette rencontre, Sid Ahmed Serri a déclaré avec émotion que «cet hommage est rendu à l'art et à la musique andalouse», tout en appelant les responsables concernés à poursuivre leurs efforts afin de protéger le patrimoine et le transmettre aux générations futures. Un spectacle artistique a été organisé à l'occasion, par la troupe El-Nadil de Chéraga relevant de l'école d'Alger, qui a interprété des morceaux du répertoire de Sid Ahmed Serri. APS