Evénement n L'Algérie a abrité, hier, la célébration du «Jour méditerranéen de la côte» avec la participation de personnalités politiques et scientifiques de pays méditerranéens. L'objectif de cette initiative, née en 2008, est de lancer une campagne de sensibilisation à la valeur de la côte méditerranéenne en vue de promouvoir une stratégie capable d'assurer un développement durable sur nos côtes. Dans cette optique, les différents experts ont plaidé pour les changements des modèles de développement de la côte vers une meilleure durabilité. «La gestion intégrée de la zone côtière s'est avérée être l'outil de gestion le plus efficace pour le développement de la côte», ont souligné les différents intervenants au séminaire tenu au Palais des nations. Selon eux, cette méthode de travail permet de traiter les conflits, des complémentarités et des synergies entre les activités humaines dans les zones côtières et de leurs conséquences sur les ressources et les écosystèmes côtiers. «Anticiper les besoins et les problèmes du futur nous permet de réagir tôt pour que les développements positifs attendus soient plus importants et pour atténuer d'éventuels conflits et problèmes», soulignent-ils. En d'autres termes, c'est ce processus participatif, explique-t-il, qui implique une planification stratégique prenant en compte les valeurs, les traditions, les besoins et les priorités locales pour une gestion efficace de la côte. Intervenant à l'occasion, Cherif Rahmani, ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, a rappelé la politique menée par les pouvoirs publics visant la valorisation du littoral, et ce, à travers la promulgation d'une loi sur la protection de littoral ainsi que les différents dispositifs créés pour l'aménagement côtier et la lutte contre les pollutions. Cependant, avertit-il, la menace sur le littoral méditerranéen persiste. D'où la nécessité, poursuit-il, d'avoir une vision globale et d'agir localement à travers des actions de renforcement institutionnel à grande échelle et de «fonder des alliances et des partenariats en réseau pour mieux aligner les capacités de réponse des rives sud et nord de la Méditerranée». Par ailleurs, le ministre a dressé un constat sévère sur le littoral méditerranéen. A titre d'exemple, l'artificialisation de ses sols progresse à un rythme inquiétant, a-t-il remarqué. «Environ 40% des sols sont aujourd'hui bétonnés du fait des routes, des ports, des équipements et surtout de l'étalement urbain», a-t-il constaté en prévenant que si la tendance persiste, la bande côtière (0 - 10 km) risque la saturation à l'horizon 2030. Djamal Djenane