Photo : Riad Par Amel Bouakba La Méditerranée, l'une des régions les plus riche au monde en termes de diversité animale et végétale, est aussi l'une des plus menacées. La mer méditerranéenne atteint aujourd'hui des records de pollution de l'eau. Les experts évaluent à 80 millions de kilos d'hydrocarbures par an les rejets des navires en Méditerranée. Les déchets industriels, les eaux usées et autres pollutions agricoles sont responsables de 80% de la pollution de la mer. Sans parler du réchauffement climatique qui a également des impacts négatifs sur la biodiversité méditerranéenne. C'est pourquoi il est important de prendre des mesures de protection au plus vite. C'est l'objectif même d'une initiative louable célébrée depuis 2008 : le jour de la côte en Méditerranée. Un événement organisé pour la première fois en Algérie ( Alger accueille la célébration centrale), en présence de nombreux experts méditerranéens, spécialisés dans les questions environnementales, et des partenaires de la rive nord et sud. Une rencontre inédite, organisée, hier, par le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, au palais des Nations, en présence du ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, et de personnalités politiques et scientifiques des pays de la région méditerranéenne. Chérif Rahmani, nommé «Ambassadeur de la côte», a rappelé, dans son discours, les différentes conventions, notamment celle de Barcelone pour la protection du littoral et la lutte contre la pollution en Méditerranée, dont la gestion intégrée des zones côtières ( GIZC), qui dit-il est «l'outil de gestion le plus efficace pour le développement durable du littoral». Le ministre a évoqué la politique prônée par l'Algérie depuis 2002 pour la valorisation du littoral, (lois, création d'un commissariat national du littoral, balisage et bornage des limites du littoral…). Autre problème préoccupant, celui relatif aux eaux usées. Elles sont effectivement rejetées dans la Méditerranée, alors que seule la moitié des villes côtières les traitent avant de les rejeter dans la mer. Dans notre pays, la gestion de produits toxiques est mal assurée, et bien souvent des centaines de milliers de kilogrammes de composants industriels néfastes sont stockés aux abords des côtes, et des déchets industriels sont rejetés. Rahmani abordera ce sujet, expliquant qu'un important programme d'épuration des eaux usées, d'une capacité de 600 millions m3/an, a été lancé dans le cadre de la mise en œuvre du schéma directeur de l'eau et de l'assainissement, visant à assurer le traitement de 90% des effluents à l'horizon 2041. Il fera part aussi de la réalisation de plusieurs stations d'épuration. Le ministre souligne, par ailleurs, que l'Algérie renouvelle son appel à la réalisation de l'observatoire de la Méditerranée et a mis à la disposition de la communauté méditerranéenne au coeur de la ville d'Oran des infrastructures sur un terrain de 20Ha. Un peu plus tard, Rahmani déclarera à la presse, que les nouvelles taxes écologiques, dans le cadre de la lutte contre la pollution d'origine industrielle en application du principe «pollueur payeur», sont applicables depuis une année. Les politiques continentales commencent sérieusement à prendre conscience de la situation gravissime dans laquelle est plongée la Méditerranée. La journée d'hier a été marquée par la participation d'un panel d'experts, notamment Maria LUISA Silva, coordinatrice du PAM, Zeljka Skaricic, directrice du CAR/PAP. Le jour de la côte est un évènement clé de la campagne de sensibilisation à la valeur de la côte, qui va être lancée et mise en œuvre dans le cadre du projet du SMAP III Map/Metap Project, à travers une gestion intégrée de la zone côtière pour bien gérer nos côtes. De son côté, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, insistera lui aussi sur la nécessité de protéger l'environnement, mettant l'accent sur l'augmentation du nombre de stations d'épuration d'eaux usées. S'agissant de oued el Harrach, il dira que les études confiées à un bureau sud-coréen seront achevées d'ici la fin de l'année, après quoi les travaux d'aménagement démarreront en vue de le transformer, a-t-il assuré, en zone verte à l'image du jardin d'essai.