Le mouvement islamiste Ennahda a condamné, hier, dimanche, l'attaque de la chaîne de télévision privée Nessma par des salafistes, estimant toutefois qu'il s'agissait d'un «acte isolé» et qu'il n'y avait «pas lieu de s'inquiéter». «On ne peut que condamner ce genre d'incident. Il ne faut pas brouiller les cartes et les gens doivent garder leur calme», a déclaré Samir Dilou, membre du bureau politique d'Ennahda. Quelque 300 personnes, en majorité des salafistes, ont tenté d'incendier, hier, dimanche, le siège de la télévision privée Nessma à Tunis, pour protester contre la diffusion, vendredi dernier, du film franco-iranien Persepolis sur le régime de Khomeyni en Iran. Une scène en particulier (la petite fille héroïne du film se représentant Dieu en vieux monsieur barbu) a suscité la colère des manifestants. «Les bureaux de la chaîne Nessma ont subi aujourd'hui une tentative d'assaut par des groupes d'hommes barbus et de femmes portant le niqab. Certains des assaillants étaient armés de couteaux et de bâtons», a indiqué un communiqué de la chaîne. Les manifestants ont été dispersés par la police avant d'arriver au siège de Nessma et une dizaine de personnes déférées devant la justice, selon le ministère de l'Intérieur. «Nous sommes habitués aux menaces mais ce qui est grave c'est que cette fois-ci ils sont passés aux actes.