Détermination - La grève illimitée enclenchée, hier, par les cheminots se poursuit aujourd'hui, ce qui a pénalisé fortement les usagers. Un silence lourd régnait ce matin au niveau de la gare de l'Agha d'Alger. Les guichets sont restés fermés. Les trains n'ont pas quitté les quais. Des dizaines d'usagers se présentaient, le temps de vérifier avant de repartir, constatant qu'il n'y avait pas de reprise. Aucune solution n'est proposée pour le moment par l'administration de la Sntf pour débloquer la situation et les grévistes semblent plus que jamais déterminés à ne pas faire marche arrière pour arracher leurs droits. Approché ce matin, le directeur général de la Sntf, Noureddine Dakhli, nous a expliqué que la direction générale avait négocié, début 2011, différentes plateformes de revendications qui ont abouti, par la suite, à un protocole d'accord signé entre la direction générale et la Fédération nationale des cheminots le 16 juin 2011. Il s'agit, a-t-il dit, d'une augmentation de salaires de 20% avec un rappel à partir de janvier 2011. Et de poursuivre : «Pour ce qui est du régime indemnitaire, nous avons convenu d'un moratoire.» Cependant, la direction générale a été «surprise par une note le 3 octobre, qui fait état d'une autre revendication exigeant un rappel non pas depuis janvier 2011 mais depuis septembre 2009», a-t-il renchéri, affirmant que la Sntf est «véritablement incapable de prendre en charge immédiatement les rappels exigés par des travailleurs depuis 2009 et qui vont coûter à l'entreprise quelque 800 millions de dinars». Ce responsable argumente encore «la masse salariale globale de l'ensemble des travailleurs au nombre de 1 000 équivaut au double du chiffre d'affaires mensuel réalisé par l'entreprise, estimé mensuellement à 350 millions de dinars». Il a, en outre, tenu à préciser que le salaire net du cheminot moyen est passé de 24 000 DA en 2008 à 41 000 DA en 2011 et qu'il atteindra probablement les 46 000 DA en janvier 2012. La direction de la Sntf estime que la grève illimitée entamée par les travailleurs de l'exploitation d'Alger, sans préavis ni même assurer un service minimum, est «illégale». Toutefois, notre interlocuteur a indiqué que «les portes de dialogue resteront ouvertes pour entamer de nouvelles négociations avec la Fédération nationale des cheminots en vue d'arriver à une véritable solution». «Toutes les revendications socioprofessionnelles liées aux rappels de l'ensemble des travailleurs sont entièrement légitimes, nous allons dialoguer avec les responsables de la DRH pour sortir de cette impasse».