Décision n A la surprise générale, les conducteurs de train ont pris l'initiative d'arrêter aujourd'hui le travail, sans aucun préavis ni avertissement. A l'origine de ce débrayage observé, sans même un service minimum, la revendication à maintes reprises exprimée, à savoir la prime de technicité. C'est ce que nous a appris, ce dimanche matin, le chef de la gare de l'Agha. Selon ce syndicaliste, les travailleurs auraient eu écho que l'administration ne verserait la prime de technicité promise, qu'à certains d'entre eux. Les cheminots, non concernés par le versement, ont donc convenu d'un commun accord de débrayer jusqu'à l'obtention d'un engagement écrit de la part de la tutelle. Notre interlocuteur rappellera, toutefois, que «les résultats des commissions installées par la Direction générale des ressources humaines (Dgrh) n'ont pas encore été publiés. Ces commissions paritaires ont pour rôle de définir la catégorie de travailleurs qui ouvrent droit à telle ou telle prime. Ce n'est pas encore fait par l'administration, pourquoi donc anticiper les choses ?». Et d'enchaîner : «Personnellement, je suis surpris par cette grève, alors que les cheminots n'ont pas encore reçu leurs fiches de paye pour confirmer cette rumeur.» De leur côté, les usagers qui ont l'habitude d'utiliser ce moyen de transport ont été pénalisés par cette paralysie totale du trafic ferroviaire. Surpris, nombreux parmi eux ont préféré rester sur place dans l'espoir de voir enfin arriver un train. Devant les guichets et sur les quais, quelques dizaines de personnes s'interrogeaient si les trains allaient redémarrer, au moins dans l'après-midi. «Du jour au lendemain, on décide de faire grève, ce n'est pas normal !» commente, une étudiante, qui a l'habitude de se rendre à l'université de Bab-Ezzouar en train. «Il m'a fallu trois heures pour venir à Alger», dira un fonctionnaire venu de Boumerdès. Au moment où nous mettons sous presse, un silence total règne dans la gare de la banlieue d'Alger. Les trains sont immobilisés. Il est important de rappeler que la grève nationale menée par les cheminots, il y a deux mois avait atteint ses objectifs. Après presque deux semaines de débrayage, les travailleurs avaient réussi à obtenir gain de cause suite à des négociations entre la direction de Sntf et la Fédération nationale des cheminots. Hormis les détails des augmentations des salaires, ils ont pu bénéficier de la revalorisation de plusieurs primes et indemnités.