Chaussures brodées pour pieds bandés ou nasse en bambou tressé, le Grimaldi Forum de Monaco expose l'extraordinaire collection d'objets ordinaires chinois qu'avait su dénicher François Dautresme, disparu en 2002. Jusqu'au 16 mai, «Chine, trésors du quotidien ? sur les traces de François Dautresme», fondateur des magasins de la Compagnie française de l'Orient et de la Chine, met en regard l'ingéniosité et l'esthétisme de ces objets, avec des ?uvres d'art provenant notamment du musée Guimet/Arts asiatiques à Paris. Des bonnets zoomorphes pour enfants (milieu du XXe) y voisinent avec les dragons des porcelaines impériales de la dynastie Qing au XVIIIe. Les auges à cochon des zones rurales d'aujourd'hui empruntent encore à celles que l'on observe sur les modèles miniatures en terre cuite glaçurée des Han (IIIe). Ce sera tout le génie de François Dautresme qui, pour avoir découvert la Chine en 1963, saura observer ? tout autant que ses trésors d'antiquités ? la beauté des tiges de bambous, celle des voiles de sampans, semblables aux nageoires de poissons. «La mode, connais pas, avait-il coutume de dire. Je sais seulement qu'un objet, fût-il le plus modeste, peut être exceptionnel pour sa forme et qu'un jour, dans un mois, ou dans dix ans, ou dans deux siècles, on l'adoptera.»