Succès - Le film Normal (France/Algérie) du réalisateur Merzak Allouache, sur la désillusion de la jeunesse algérienne, a reçu le prix du meilleur long métrage arabe au festival Doha-Tribeca qui s'est achevé hier soir au Qatar. Le réalisateur a dédié son prix (100 000 dollars), qui lui a été remis par le cinéaste syrien Mohammed Malas, président du jury, à «la lutte du peuple syrien». Le jury a précisé que ce film avait été choisi pour sa capacité à «exprimer avec courage ce qui se passe dans les pays arabes et à dévoiler la répression». Le film évoque, à travers l'histoire d'un jeune cinéaste et de son épouse, la désillusion de la jeunesse algérienne, en butte à la bureaucratie et la corruption. Le prix du meilleur réalisateur arabe a été attribué à Roshdy Zem pour Omar m'a tuer (France/Maroc), titre emblématique et phrase célèbre de l'affaire Raddad, dans laquelle un jardinier marocain fut condamné en France pour le meurtre de sa patronne puis gracié après sept années de prison. Le prix du meilleur documentaire arabe est allé à La Vierge, les Coptes et Moi (France) du réalisateur franco-égyptien Namir Abdel Messeeh. Le prix du meilleur réalisateur de documentaire arabe est allé à la Libanaise Rania Stephan pour Les trois disparitions de Souad Hosni, un hommage à l'actrice égyptienne tragiquement disparue en 2001. Le festival s'était ouvert mardi avec la projection du film Or noir du réalisateur français Jean-Jacques Annaud, en partie tourné au Qatar, qui raconte la saga de la découverte du pétrole. Plusieurs stars étaient présentes au cours de ce festival, dont Antonio Banderas, qui a joué dans Or Noir, ainsi que Freida Pinto et Omar Sharif. Le festival de Tribeca, fondé par Robert De Niro pour revitaliser la vie culturelle à Manhattan après les attaques du 11-Septembre, a organisé l'édition de Doha pour la troisième année consécutive, avec les autorités du Qatar. Le Qatar dépense sans compter pour s'imposer comme un pôle culturel dans le Golfe, où les festivals de cinéma se font concurrence : celui d'Abou Dhabi s'est achevé le 21 octobre alors que celui de Dubaï doit se tenir du 7 au 14 décembre. Les festivals du Golfe se sont imposés cette année parmi les principaux festivals du monde arabe, ceux plus établis du Caire et de Damas ayant été annulés en raison des bouleversements dans ces pays.