Le prestige de l'histoire de Constantine est loin d'être un mythe, a souligné en substance, hier, l'archéologue et historien Abderrahmane Khelifa, au cours d'une conférence-débat autour de son ouvrage ‘Cirta, la capitale céleste'. Lors de cette rencontre organisée au café culturel El-Haouzi de Constantine, le conférencier, passant en revue toute une panoplie de preuves matérielles, notamment des diapositives de vestiges archéologiques témoignant de la richesse de l'histoire de l'antique Cirta, a souligné que le prestige de la ville «n'est pas fondé sur du vent, comme on a tendance à le penser au vu de la situation peu reluisante de la cité, aujourd'hui». Déplorant le fait que ces témoins d'une valeur inestimable pour l'affirmation de l'identité nationale et du sentiment d'appartenance des Algériens à leur pays, soient laissés à l'abandon ou très peu mis en valeur, le conférencier a conclu son intervention par un appel aux autorités de la ville pour «sauvegarder ces trésors et les montrer au monde». L'historien, comme les intervenants dans les débats, ont estimé que le Rocher de Constantine, son canyon et ses chemins touristiques, possèdent tous les critères pour être classés patrimoine de l'humanité, car rarement un site n'a autant illustré l'alliance de l'homme et de la nature durant autant de siècles et de millénaires, comme celui l'antique Cirta, l'une des plus vieilles villes du monde où les strates de l'Histoire se superposent sans discontinuer. Pourfendant les idées reçues selon lesquelles les Phéniciens seraient à l'origine de la fondation de Cirta, comme d'autres villes du pays, Abderrahmane Khelifa, dira que tous les occupants qui ont traversé notre pays, soit de manière pacifique, soit de manière belliqueuse, ont trouvé une terre habitée depuis l'aube de l'histoire. R. C. / APS