Rapport Beaucoup de chemin reste à faire pour que l?élève Algérie décroche sa place parmi l?élite de l?économie mondiale. A la suite d?une enquête menée auprès de 562 entreprises, dans neuf wilayas, sur dix secteurs d?activité, la Banque mondiale a dressé un bilan plutôt négatif sur le climat des affaires en Algérie. Il en ressort, en effet, que des contraintes, d?ordre administratif et juridique essentiellement, freinent le développement de ce pays. Ainsi, pour créer sa propre entreprise, il faut passer par de nombreuses procédures qui coûtent beaucoup de temps et d?argent. Ce qui retarde la création de richesses et d?emplois. Il faut compter 18 étapes pour lancer des affaires, plus de 29 jours en moyenne, à un coût égal à 31,9 % du revenu national brut. En Australie, deux jours suffisent pour inscrire une entreprise au registre du commerce. Outre les entraves administratives, l?Algérie manque surtout d?un système d?information permettant l?accès au crédit bancaire aux nouveaux entrepreneurs, notamment dans le secteur de la petite et moyenne entreprises (PMI). Ce qui fait que le recours au crédit est long, difficile et incertain. 11 % seulement des besoins de financement en fonds de roulement avaient été financés par crédit bancaire au cours des trois dernières années. Le financement bancaire, de son côté, ne représente que 18% du financement total des investissements par les entreprises algériennes qui ont eu recours à l?autofinancement pour 71% de leurs besoins. La Banque mondiale en déduit que «le changement positif dans la politique du gouvernement à l?égard du secteur privé ne s?est pas encore traduit par un changement dans l?attitude de l?administration publique». Par ailleurs, l?accès difficile au foncier industriel constitue une contrainte de plus en plus sévère. Selon l?enquête, la demande insatisfaite pour des terrains industriels est énorme. Sur les 562 entreprises incluses dans l?enquête réalisée en 2002, 36 % ont été à la recherche d?une parcelle de terrain pour investir ou se développer et ce pour une période pouvant s?étendre en moyenne sur près de cinq ans. A la lumière de ces chiffres, on comprend aisément pourquoi les investissements étrangers en Algérie sont minimes. En effet, «les flux d?investissements étrangers en Algérie, s?ils ne sont pas négligeables, restent indiscutablement en deçà du potentiel de ce pays et demeurent nettement insuffisants pour assurer une croissance économique plus soutenue ou permettre de contribuer à la réduction du chômage», selon le rapport. Concernant la corruption, quoique difficile à prouver, «elle serait également répandue, vraisemblablement incitée par les barrières administratives et les procédures complexes qui ralentissent et réduisent la qualité des prestations de services fournis par le secteur public», note la BM. Autre inconvénient de taille, le dédouanement : «12 jours sont nécessaires pour accomplir cette opération», contre une journée chez nos voisins marocains. De ce fait, l?Algérie peut être classée parmi les pays où le climat propice à la création d?entreprises est, en 2004, d?un niveau «moyen», mais peut s?améliorer si le cadre juridique de l?investissement est mieux appliqué, conclut le rapport en question.