Deuil - L'ancien international et libero de charme de l'USM Alger Djamel Keddou a fini par faire ses adieux à ses proches, à ses amis et à la vie tout court, après une lutte silencieuse contre la maladie. «Keddou ya bounay (Keddou, mon fils)», raisonnait affectueusement et chaleureusement cette voix de l'ancien commentateur sportif Abderazak Zouaoui lors des sorties de l'équipe nationale, notamment à l'occasion des Jeux Méditerranéens de 1975 où un longiligne moustachu, les cheveux en bataille, le numéro cinq au dos faisait régner la loi en défense. Stature imposante et forte personnalité, Djamel Keddou, le capitaine de l'USM Alger, a toujours inspiré le respect que ce soit chez ses coéquipiers ou bien chez ses adversaires sportifs. Pendant longtemps, les Rouge et Noir s'identifiaient à ce joueur élégant qui avait la classe dans l'âme, sur et en dehors du terrain. Dans les années 70, c'était l'époque du séchoir, des pas d'éléphant, des chaînes au cou et d'autres accessoires qui donnaient aux hommes des allures d'Omar Gatlatou Redjla, de Merzak Allouache. Et Djamel Keddou, était un vrai redjla, comme on dit chez nous. Un gars fidèle et loyal, comme en témoigne sa fidélité pour son club de toujours, l'USM Alger, qu'il a toujours servi, en tant que joueur puis en qualité d'entraîneur. Djamel Keddou était un footballeur comme on en voit très rarement de nos jours sur nos terrains, car il n'a jamais pensé à évoluer ailleurs qu'à l'USMA qui, malgré le beau jeu qu'elle développait, collectionnait les défaites en coupe d'Algérie. Sept finales perdues, dont trois disputées par Keddou avec les Rouge et Noir avant celle de 1981 à Sidi Bel-Abbès où il soulèvera le trophée pour la première fois. Le signe indien est vaincu. Il récidivera, six ans après, mais cette fois comme entraîneur lorsque l'USMA a battu le CR Belouizdad aux tirs au but. Les grandes qualités d'homme et de footballeur de celui qui a été le digne successeur du monument Belbekri Boubekeur à l'USMA, l'emmèneront à porter le maillot national à 61 reprises avec une drôle de coïncidence : son premier et dernier match ont été contre la même équipe, l'Irak et sur le même score de (0 à 0), le 8 août 1975 à Tripoli et le 04 juillet à Alger. Keddou vivra surtout l'un des plus grands moments du football algérien avec cette consécration, la première officielle pour notre pays, aux Jeux Méditerranéens d'Alger en 1975 dans la belle équipe de Rachid Mekhloufi. Trois ans après, lors des Jeux Africains d'Alger, le retour du défunt Miloud Hadefi, le privera d'une seconde consécration chez les Verts. Une fois sa carrière de footballeur terminée, en 1981, Keddou restera dans le milieu où il se consacra à une carrière d'entraîneur durant laquelle il transmettra son vécu, son savoir et sa rigueur à plusieurs générations de footballeurs. Même s'il quitta Bab El-Oued, son quartier de toujours, ce houmiste restera dans l'algérois pour entraîner plusieurs clubs, comme la JS El-Biar, le WB Aïn Bénian, la JSM Chéraga, le WA Rouiba, l'ES Ben Aknoun, où il laissera à chacun de ses passages une empreinte indélébile. Keddou, pour ceux qui l'ont connu et côtoyé, incarnait également la sportivité et l'honnêteté, des qualités qui se perdent de plus en plus de nos jours. Keddou a été aussi victime de sa personnalité d'homme intègre qui ne mange pas à tous les râteliers et qui ne fait pas dans la compromission, ce qui lui a valu de connaître des moments difficiles jusqu'à ce que la maladie du siècle ne le prenne pour le ravir aux siens. Que sa famille, ses proches, ses amis, son club de toujours, l'USM Alger, et tous ceux qui l'ont connu et chéri trouvent en ses modestes lignes notre sincère sympathie.