Résumé de la 60e partie - Kahina, pressée par son oncle et ses parents, fait encore une concession : elle se mariera plus tôt que prévu avec Toufik. Le mariage est fixé à la deuxième semaine de mars, qui coïncide avec le début des vacances de printemps. L'oncle Belkacem a tout fourni : Slimane ne déboursera pas un centime pour la fête ! il a aussi donné plusieurs millions de centimes à Kahina pour qu'elle complète son trousseau. «Je veux, a-t-il dit, que tu sois très belle !» La jeune fille est outrée par le fait que son oncle gère tout, mais elle a fini par accepter cette tutelle : elle est, comme le reste de sa famille, à la merci du richissime oncle ! Et le jour «j» arrive. La maison grouille de monde : ses tantes et ses oncles maternels, des cousins éloignés, des amis... Au moment d'emmener Kahina chez la coiffeuse, plusieurs femmes se proposent pour l'accompagner. Il y a même un début de querelle. — J'irai seule, dit Kahina. Elle s'est réveillée du mauvais pied et elle n'est pas d'humeur à supporter les disputes. — Tu n'y penses pas, dit sa mère... Une mariée ne se rend pas seule chez la coiffeuse ! — Alors, Nadjiba m'accompagnera ! — Nadjiba est une fillette... Ta grande tante va prendre la mouche ! — Ce sera Nadjiba ou je n'irai pas ! Nadia est surprise par le ton. Comme elle ne veut pas irriter davantage sa fille qui, elle le sait, ne se marie pas de gaieté de cœur, elle accepte. — D'accord, mais ton frère vous accompagnera et il reviendra vous chercher ! Elle sort donc avec Nadjiba. Nacer les accompagne chez la coiffeuse. — Venez, mademoiselle la mariée, dit la coiffeuse, ne perdons pas de temps ! ça va prendre au moins quatre heures ! — S'il vous plaît, je dois prendre quelques minutes pour téléphoner ! La coiffeuse et ses collègues éclatent de rire. — Tu veux appeler ton mari ? — Oui, dit-elle. — Ne t'impatiente pas, tu le verras bientôt ! — S'il vous plaît, je payerai la communication ! — Viens, lui dit la coiffeuse. Elle l'emmène dans l'arrière-boutique et lui montre le téléphone. — Assois-toi sur le tabouret : appelle à ton aise, c'est un cadeau de la maison. La coiffeuse partie, Kahina se jette sur le téléphone. — Allô... — Allô ? — Fouad, c'est moi... Sa voix est étranglée par les larmes mais elle fait un effort pour lui parler. — Je voulais te dire que je t'aime... — Que se passe-t-il ? demande le jeune homme. — Rien, rien, je voulais juste te dire bonjour ! (A suivre...)