Revendication - Le Comité national des exportateurs appelle les pouvoirs publics à la reprise de l'exportation des métaux ferreux et non ferreux, suspendue il y a deux ans. Les exportateurs, qui se disent victimes d'une décision les privant de leur gagne-pain quotidien, appellent les pouvoirs publics à trouver une solution à leur problème. «L'industrie locale ne peut consommer qu'une partie infime de la production nationale des déchets ferreux et non ferreux», a indiqué, hier, à Alger, le vice-président du comité, Ahmed Chenine, lors d'une conférence de presse. A ce propos, il dira que la production nationale annuelle de déchets ferreux est d'environ 600 000 tonnes, alors que la consommation nationale n'est que de 30 000 tonnes. Cela veut dire que la plus grande partie de la production, qui allait à l'exportation, est restée stockée, avec tous les frais supplémentaires tels la location des lieux de stockage et les impôts peuvent engendrer. «La récupération, le traitement et le recyclage des métaux ferreux et non ferreux est une activité au même titre que les autres. Suite à la suspension de cette activité, nous avons adressé des requêtes pour la relancer, mais aucune suite ne nous a été donnée», regrette M. Chenine. «Des familles qui vivaient de ces différentes activités se sont retrouvées du jour au lendemain sans ressources. Des opérateurs qui employaient 150 travailleurs il y a quelques années, ont été contraints de réduire leurs effectifs au strict minimum, vu qu'ils n'arrivaient plus à payer les salaires de leurs travailleurs», a-t-il ajouté. Selon lui, environ 40 000 emplois ont été supprimés suite à la décision de suspendre les exportations des métaux non ferreux intervenue au mois de février 2009 et celle des déchets ferreux au mois d'août 2010. M. Chenine dit ne pas comprendre les motifs de la suspension de l'exportation. «Nous avons posé la question à différents responsables, mais aucun d'eux n'a pu nous répondre.» «Les pouvoirs publics n'ont fourni aucune explication sur les raisons de cette mesure prévue par la loi de finances complémentaire de 2010», a-t-il ajouté. «A notre niveau, nous supposons que le motif de la suspension de l'exportation des déchets ferreux et non ferreux était de mettre un terme au vol des câbles», a-t-il estimé. Cependant, a-t-il tenu à signaler, «depuis la suspension de l'exportation, le phénomène de vol des câbles s'est accentué». Pour relancer l'activité de l'exportation de ces produits, le comité national des exportateurs propose, pour mettre de l'ordre dans la profession, l'installation d'un comité de suivi, de contrôle et de concertation afin d'effectuer des évaluations, ainsi que la mise en place de la carte de l'exportateur pour identifier les exportateurs et éviter les agissements des «prête-noms». Outre cela, il propose la publication d'un bulletin mensuel des cours des métaux ferreux et non ferreux dont le but est d'astreindre les opérateurs économiques à respecter les cours boursiers internationaux.